Mot de la fin avant la suite

4 08 2012

Il est temps de faire le bilan de cette merveilleuse année en Asie!

Depuis notre retour au plat pays, il y a déjà 7 mois, nous avons un peu mis de côté ce blog alors qu’il n’est pas du tout finalisé.

Ce voyage, on l’a tellement rêvé, imaginé, préparé pendant deux bonnes années (qui n’ont servi à rien vu que notre itinéraire a été bien différent que celui planifié), on l’a finalement réalisé et déjà il semble loin derrière nous. Nous sommes fiers de nous, fiers d’avoir réalisé notre plus grand rêve et fiers d’être arrivés au bout sans le moindre souci.

• Aucun problème réel de santé, hormis quelques indigestions passagères, des otites à force de se prélasser trop longuement dans l’eau chaude/turquoise/remplie de poissons de tous genres.
• Jamais rien de cassé, hormis la chute de Colienne en moto par temps de brouillard pluvieux dont elle gardera de belles cicatrices.
• Pas un seul vol, toutes nos affaires sont restées bien au chaud dans nos sacs durant toute l’année, hormis quelques babioles ‘oubliées’ dans les bus/trains/bateaux.
• Tous nos vols se sont bien passés, on ne parle pas des atterrissages difficiles ni des traversées d’orages etc.

Nous nous sommes surpassés, nous avons amélioré notre condition physique, vaincu certaines de nos peurs, (ré)appris la patience, nous avons traversé toutes sortes de paysages plus magnifiques les uns que les autres, nous avons taquiné les tortues géantes (ou c’était peut-être l’inverse), gravis des sommets aux vues à couper le souffle, nous avons mangé plein de bizarreries mais ô combien délicieuses, nous avons fait des rencontres formidables et étonnantes, découvert des cultures bien différentes et tellement passionnantes, tout ce petit méli-mélo de choses et d’autre qui ont fait de ce voyage, une expérience extraordinaire.

Ce voyage nous a grandi, nous voyons les choses d’une autre façon, on se rend compte de la chance que l’on a et que « ne rien avoir », c’est avoir énormément en réalité.

Cette année n’a pas suffit pour rassasier notre envie de voyager encore et encore, découvrir d’autres continents, d’autres cultures, d’autres populations. Mais pour le moment, nous resterons tranquille afin de renflouer nos comptes en banque. Nous avons tous les deux repris le boulot (à peine 2 jours après notre retour), difficile de se remettre dans le bain, mais maintenant tout roule et nous avons retrouvé un logement après un mois et demi de squattage chez nos parents.

On en profite pour remercier toutes ces personnes extraordinaires que nous avons rencontré sur la route, la rendant moins longue et surtout beaucoup plus sympathique; David, Anwar, Rayis, Juju, Théo, Ram, Sophie, Mathieu, Eric, Pamela, Julie, Regula, Sarah, Travis, Julie, Thomas, Pierre-Yves, Bao, Marta, Lizzie, Veronica, Joe, Orianne, Etienne, Vincent, Kosuke, Shoji, Aiko, Michi, Rika, Mayuko et sa famille, Masao, Kato, Masaki, Suzanne, Garret, Monsieur & Madame Ju, Mita, Indah, Hugo, Lisa, Adeline, Stefano, Anna, Cesar, Andreea, Nico, Jon, Andri, Claire, Dominic, Jeffrey, Derrick, Sylvine, Nicolas, Medhi, Tomi, Boyet, Apo, Nele, Tom, Walter, Shooti, Claudia, Graeme, Piper, Kelly, Philippe, Shaolin, Jeffrey, Richard et tous les autres dont nous avons soit oublié les prénoms ou que nous n’avons simplement jamais appris!

Nous nous sommes rendus compte que nous avons voyagé exactement 11 mois et 11 jours (soit 345 jours). On sait que l’expert-comptable en chacun de vous est follement excité par ces chiffres alors voici venue l’heure des statistiques!

 

Kilomètres parcourus (hors vols)

Inde: 1878 km (dont 906 en train)

Népal: 485 km (dont 30 en trek)

Thaïlande: 1511 km (dont 295 en train, 16 à pieds et 53 en stop)

Laos: 1882 km (dont 246 en stop, 44 en vélo, 180 en mobylette et 509 en bateau)

Cambodge: 724 km (bus)

Vietnam: 2045 km (dont 1591 en train)

Singapour/Malaisie (péninsule + bornéo): 3418 km (dont 495 en train et une bonne centaine à vélo)

Japon: 1429 km (train sauf 183 km en voiture avec Masao et Mayuko)

Corée du Sud: 650 km (train)

Indonésie: 2790 km (dont 20 en trek et 180 en ferries)

Philippines: 1765 km (dont 15 en trek et 150 en mobylette)

Soit un total de 18577 km en 50 semaines sans compter les détours. Ce qui fait une moyenne de 2,2 km/h.

 

Kilos perdus

Nos sacs: ±174 kilos d’envois postaux.

Nous: 18 kilos pour Colienne, 13 kilos pour Ben, mais un supplément de 10cm de barbichette

 

Photos

18.365 photos et 500 vidéo, soit 71 gigas

 

Blog

Nous avons écrit 87 articles en 17 catégories, , vous avez posté 196 commentaires et il y a eu 43094 visites sur notre blog

 

Logement

Nous avons logé dans 11 hôtels différents en Inde, 5 hôtels au Népal, plus 5 autres durant le trek, 8 hôtels en Thaïlande, 13 hôtels au Laos, 5 hôtels au Cambodge, 10 hôtels au Vietnam, 1 hôtel à Singapour, 12 hôtels en Malaisie,  3 hôtels au Japon, 5 hôtels en Corée du sud, 5 hôtels en Indonésie, dont 5 nuits en trek, 16 hôtel sur Bornéo, 14 hôtels aux Philippines dont 3 nuits en trek, passé 4 nuits dans des aéroports, 22 nuit chez l’habitant et 18 nuits dans les transports en commun. Nous avons pris 17 vols soit un nombre interminables d’heures.

 

Et enfin merci à vous de nous avoir suivi pendant cette année! Ne jetez pas cette adresse, elle vous servira pour suivre nos prochains voyages, bien qu’ils risquent de durer moins longtemps 😉





Top/Flop

27 12 2011

Vu qu’on sait très bien que personne à part Michelle n’a réussi à lire ne fut-ce qu’un seul de nos billets en entier, voici un petit résumé sous forme de top (et de moins top).

Le top par pays (compromis entre la beauté du pays, la sympathie de leurs habitants et plein d’autres trucs qui ont fait que la magie a opéré… ou pas).

1. Philippines
2. Indonésie
3. Vietnam
4. Japon
5. Laos
6. Népal
7. Corée
8. Thaïlande
9. Malaisie
10. Inde
11. Singapour
12. Cambodge
13. Emirats Arabes Unis

Le top de la bouffe (traditionnelle hein, mais à toutes fins utiles, les burgers sont meilleurs à Singapour).

1.Vietnam (pho, bau bun)
2. Japon (okonomiyaki, sashimi et presque tout en i)
3. Inde (Dosa, Naan, Samosas, Murtabak et tout ce qui termine en tikka et masala)
4. Thaïlande (Papaya salad, Pad Thai, Tom Yam)
5. Laos (mélange subtil entre cuisine Viet et Thaï)
6. Singapour (essentiellement chinois)
7. Indonésie (Satays, Murtabak, Nasi Goreng)
8. Corée (Tteokbokki, Gimbap)
9. Malaisie (pas vraiment originale mais mélange entre cuisine Indienne, Indonésienne et chinoise)
10. Cambodge (Lok lak)
11. Emirats arabes unis (Hummus, cuisine Indienne)
12. Philippines (Burger King, McDo & KFC, la cuisine locale étant sensiblement moins saine)
13. Népal (Daal Bhat)

Les endroits qui craignent

1. Cebu City (Philippines)
2. Phnom Penh (Cambodge)
3. Jakarta (Indonésie)
4. Manille (Philippines)
5. Kota Bahru (Malaisie)
6. Sandakan (Bornéo Malais)
7. Chiang Mai (Thaïlande)
8. Vang Vieng (Laos)
9. Ipoh (Malaisie)
10. Busan (Corée)

Y’à quand même 2 capitales dans le lot donc on ne saurait que trop vous conseiller les itinéraires bis si vous planifiez de découvrir ces superbes pays que sont l’Indonésie et les Philippines…





Langkawi

27 12 2011

Alors bon, après 3h de ferry dans le traditionnel froid polaire, nous mettons le pied sur l’île qui nous servira de solarium pour nos 2 dernières semaines en ribote. Nous sommes accueillis par un aigle aussi majestueux que Manneken Pis pendant les fêtes et enfourchons enfin nos bécanes pour le moment de vérité. Ils ne nous lâcheront pas durant les 22 kilomètres nous séparant de la plage et même avec nos 17kg sur le dos. Nous arrivons trempés et les lanières de nos sacs ont considérablement entamé nos clavicules. Le hasard fait bien les choses, nous faisons une pause à moins de 10 mètres de l’hôtel convoité, qui est plutôt cher mais étant tenu par la réceptionniste la plus adorable que nous ayons rencontrée, nous bénéficierons d’une ristourne conséquente, ce qui est carrément le bienvenu vu que nous comptons y rester 15 jours. Ce n’est qu’en allant dîner que nous nous rendons compte que nous avons choisi la plage la moins fréquentée et c’est un soulagement quand nous découvrons Pantai Cenang, la « grosse » plage qui sent bon le Club Med et « l’arrêt gueule-de-bois » des déchets qui reviennent des full-moon parties Thaïlandaises.

Nous passerons donc nos journées sur « notre » Pantai Tengah, fréquentée essentiellement de touristes locaux, de Bengladishis et de quelques Russes en famille. Ne croyez pas que nous ne ferons que les carpettes durant notre séjour (même si c’est majoritairement l’idée), nous y explorerons les environs; une baie remplie de yachts à vendre et de restaurants haut de gamme attendant d’hypothétiques clients, le tout à 25 kilomètres d’où nous avons élu domicile. Rien de bien transcendant, d’autant plus que le restaurant le plus abordable est spécialisé dans le Bortsch. Nous y boirons un coca et rentrerons vite fait au bercail. Le lendemain, nous repartirons, à vélo toujours, jusque Kuah, la ville où nous sommes arrivés en ferry mais cette fois par un autre chemin, histoire de choisir le plus simple au retour. Il ne nous faudra qu’une heure pour rejoindre la jetée mais nous réalisons qu’en fait, on va en baver pour le refaire avec nos sacs sur le dos. Nous voulions par la même occasion nous débarrasser de quelques affaires en renvoyant un colis qui devra attendre notre prochaine visite car c’est vendredi, le jour de repos hebdomadaire musulman.

Durant les jours suivants, nous avons bel et bien profité, au programme, carpette sur la plage, soupes de nouilles et verres de vin rouge (avait-on mentionné que l’île est Duty-free?) et re-carpette histoire d’affiner notre bronzage pour se la raconter grave quand on vous verra. Nous retournerons tout de même à Kuah pour envoyer notre colis, mais cette fois en taxi. « Roooh les fainéants » vous allez dire…  Et bien après un an de backpack, oui. Un rapide passage au mister-crash et là c’est le drame, la carte de Colienne reste bloquée dans la machine, il fallait bien que ça arrive un jour mais à une semaine du retour! Nous passerons donc vite à la poste après avoir pris soin de se trouver une caisse et du scotch (la ‘POS‘ n’en dispose pas, le comble…) muni des quelques Ringgit qui nous restent (qui suffiront pour l’envoi et un nouveau taxi jusqu’au siège social de la banque, ouf). Une bonne demi heure d’attente, les portes d’entrées se ferment, nous ne sommes plus que 4 dans les bureaux. On nous reçoit enfin. Colienne avait eu la bonne idée de laisser son passeport à l’hôtel du coup impossible de prouver son identité. Après quelques questions concernant le nom de cette étrange banque belge, tel un magicien sortant un lapin de son chapeau, l’employé nous sort fièrement la carte bancaire du dessous de son bureau. Enorme soulagement ainsi que pour les 10 clients nous précédant qui étaient visiblement dans le même cas. Nous repartons le sourire aux lèvres sans oublier de faire un bref passage dans un duty-free (l’île a beau être entièrement duty-free, certains commerces se prennent de bien grasses marges sur les clopes) et de s’avaler un Murtabak avant de reprendre un taxi.

Les derniers jours sur l’île sont passés à une vitesse impressionnante. Nous étions censés changer de chambre tous les 3-4 jours parce que cette dernière était réservée pour certaines nuits mais ce ne fut pas le cas grâce à notre réceptionniste en or. Pour les 2 dernières nuits, nous serons tout de même contraints de déménager pour une chambre à deux lits simples où nous ne dormirons pas des masses à cause de leurs matelas en teck massif et regretterons honteusement notre chambre où 3 familles Malaises s’entassent facilement. Nous irons quand même manger sur le marché de nuit du jeudi et rencontrerons là un Anversois (encore un!) complètement à la masse et ses potes Finlandais non moins déjantés. Nous picorerons nos trouvailles respectives à même le sol comme des clochards (un marché où il n’y a que de la bouffe et aucune chaise vous laisse imaginer le sens pratique particulier des Malais) en compagnie d’un Norvégien qui s’est invité dans l’assiette de Ben. L’avant-dernier jour, soit le jour du réveillon de Noël, nous nous sommes offert une superbe pizza au thon arrosée de Guinness (on dit des Guinnesses?) dans un pub Irlandais tenu par des thaïs. Pas vraiment un repas de fête mais nous avions besoin d’un bon repas bien gras qui ne serait pas typiquement Malais et quelle meilleure occasion que Noël pour se faire plaisir? Le jour de Noël, nous ne ferons que bronzette (ce sera d’ailleurs le jour le plus ensoleillé de notre séjour), remballerons tout notre fatras et irons nous coucher de bonne heure pour espérer attraper l’un des premiers ferries du lendemain.

Nous arriverons au port à 8h30 et devrons attendre 10h vu que le ferry de 8h45 est déjà plein à craquer. Après la pire traversée en bateau que nous ayons connue cette année (mer très agitée, on a failli dégainer les petits sacs alors que les gros ont été sensiblement arrosés au rez-de-chaussée) nous sautons dans un taxi pour Alor Setar, où un type nous poussera dans le premier bus qui passe pour Kuala Lumpur. Pas une seconde de répit donc pas une seconde de retard, ça fait plaisir. 7h plus tard, nous nous posons enfin à l’hôtel que nous avions réservé la veille sur internet. Nous y passerons les 2 nuits nous séparant de Londres et sa promesse d’un dur retour à la réalité…





Selamat Hari Natal!

25 12 2011

Joyeux Noël à tous et à toutes!
On se revoit bientôt! (bouhouhou…)





Penang, le retour

25 12 2011

Le lit tient tellement bien ses promesses que nous nous réveillons limite pour le check-out et optons pour une chambre meilleur marché dans le même établissement car après vérification, les lits sont les mêmes dans toutes les chambres et ça ne nous dérange pas de payer un peu plus pour éviter une galette qui pue la transpiration (une excuse comme une autre pour nous réhabituer au confort de notre bonne vieille Europe). Nous allons déjeuner chez « Cheers », un vieux chinois que nous avions prénommé ainsi à cause de sa propension à dire ce mot à chaque fin de phrase et ce dernier nous reconnait instantanément alors que ça fait plus de 6 mois que nous n’avons pas été prendre le thé chez lui! Ca fait plaisir. Le reste de la journée, nous déambulerons dans les rues toujours aussi agréables du vieux Georgetown à la recherche du magasin de vélos pliables que nous avions repéré lors de notre précédente visite. Nous le trouverons finalement vers 20h (alors qu’il est déjà, vous l’imaginez, fermé depuis perpètte) et décidons d’aller manger indien pour nous consoler.

On ne boude pas notre plaisir à rester au plumard jusque midi. Pour une fois qu’il est confortable. Nous trouvons le vendeur de vélos vers 16h car nous nous sommes aventurés (comprenez perdus) dans des coins que nous avions omis lors de notre dernière visite. Le vendeur est très sympa et plutôt facile en affaires (ce n’est pas un chinois, en gros) et nous repartirons avec 2 modèles en alu, fleuron de l’industrie Taïwanaise « presque » pour le prix d’un avec la blinde d’accessoires inutiles (gourdes et sonnettes) alors qu’un antivol et des rustines, ça aurait quand même été plus pratique. Impossible aussi de mettre la main sur un sac de transport, car comme on nous l’indique, les Malais achètent des vélos pour s’en servir mais ne partent jamais bien loin avec. Avant de fièrement prendre congé sur nos rutilantes montures, le vendeur nous informe que la journée sans voiture approche à grands pas et nous donne des formulaires d’inscription. Georgetown étant notre coup de cœur malais, nous décidons de prolonger notre séjour afin de la découvrir sans sa cohorte de taxis.

Le lendemain, nous commençons à rentabiliser nos nouvelles acquisitions en nous faisant la tournée des temples que nous avions soigneusement évités précédemment. Et puis, nous n’avons pas mis les pieds dans un temple depuis Borobudur, il y a presque 5 mois. A quelques 15 kilomètres du centre se trouve Kek Lok Si, principal temple bouddhiste de la région qui s’étend sur une colline entière. Le spectacle est très… chinois et d’un goût assez douteux mais il offre une superbe vue sur Georgetown et Penang Hill depuis le sommet de l’une de ses deux pagodes. La seconde étant toujours en construction, tout comme l’indispensable funiculaire permettant de s’y rendre sans mouiller sa chemise en soie ornée d’un tigre ou d’un aigle. Nous nous rendons ensuite au temple Birman de l’autre côté de Georgetown et nous posons de sérieuses questions quant à l’authenticité de l’origine de ce temple. D’après ce que nous avons vu sur le blog de Travis & Sarah (les américains rencontrés au Cambodge qui ont été en Birmanie), il ressemble plus à un savant cocktail de temples asiatiques sauce Malaisie qu’à un temple purement Birman. Bouddhas de tous les pays avec auréoles en LED clignotantes, bols chantants tibétains montés sur carrousels et étang où barbotent de gigantesques Koïs font de ce temple un melting pot indigeste qui nous poussera à en sortir après quelques minutes. Nous rencontrerons néanmoins un sympathique diseur de bonne aventure fermant boutique près de l’entrée. Nous retournons à Georgetown par Gurney Drive, une avenue en bord de mer sclérosée par un trafic plus dense que jamais et faisons un pit-stop au centre commercial contenant l’un des seuls magasins de sport malais à vendre des sacs de transport pour vélos pliables. Après nous être faufilés entre Protons et Peroduas (les 2 principaux constructeurs automobiles Malais) pendant plus d’une demi-heure, nous sommes de retour à l’hôtel et rencontrons Jeffrey et Shaolin sur la terrasse où nous nous octroyons une cigarette bien méritée. Ces derniers sont graphistes également et passent le week-end à Penang avec Richard, un graphiste Londonien avec qui Shaolin télé-travaille depuis Kuala Lumpur. Bien qu’étant passablement fatigués, nous irons terminer la soirée avec eux au bar du coin autour de quelques bières et décidons de nous rendre ensemble à la journée sans voitures le lendemain.

13h, nous émergeons péniblement et croisons Shaolin qui nous apprend qu’ils ont été jeter un oeil à l’endroit où se déroule la journée sans voitures mais qu’il s’agit en fait de 4 rues fermées où tournent en rond 3 malheureux cyclistes. Ils se rendent donc au marché au puces pour éventuellement trouver un 4ème vélo pour Jeffrey. Ce dernier est obsédé (ses termes) par les vieux vélos et son hobby majeur est de les remettre en état (il a d’ailleurs appris la sellerie, la soudure et la peinture au pistolet à cette occasion). En 2 jours à Penang, il a donc déjà fait l’acquisition de 2 vélos chinois et un des postes japonaises qu’il fera envoyer à Kuala Lumpur par train. Georgetown étant plutôt plate et majoritairement habitée par des chinois Hokkiens se déplaçant à vélo, il ne lui en faut pas moins pour trouver son bonheur!

Quant à nous, nous déambulerons dans les ruelles typiques du centre pour prendre quelques photos car nous avons déjà mis les pieds au marché aux puces la dernière fois et le résultat était plutôt décevant. Nous retrouvons Jeffrey (qui nous avoue avoir dégotté un cadre de vélo pour 3 fois rien), Shaolin et Richard quelques heures plus tard pour le dîner dans un Hawkers non loin. Il s’agit en quelque sorte de baraques à frites agglutinées à bord de rue où il est possible de manger tout ce qu’il est imaginable de manger en Malaisie. Nous terminerons la soirée sur l’ancienne jetée qui est désormais un village de pêcheurs sur pilotis où de vieux chinois imbibés tuent le temps en jouant au Mah-Jong. Nous rentrons vers 2h du matin, réveillant le réceptionniste au passage, pour une petite sieste de 4h avant de sauter dans le ferry pour Langkawi, une île que nous n’avons pas encore explorée, contrairement à la sympathique Pangkor, où ne retournerons finalement pas. Nous avons bien sûr pris rendez-vous avec Jeffrey et Shaolin qui nous attendent de pied ferme pour notre ultime passage à Kuala Lumpur.





Singapour – Kuala Lumpur / 3ème!

8 12 2011

Cebu Pacific Air défiant les lois du temps asiatique, nous arrivons à Singapour avec 50 minutes d’avance mais c’est quand même trop juste pour attraper le dernier métro et se trouver un hôtel (aux prix qu’ils pratiquent, c’est ballot). Nous passerons donc la nuit dans l’aéroport, attendant le premier métro pour Bugis, non loin de la gare des bus longue distance. Vu que nous sommes déjà passés 2 fois à Singapour pour rejoindre Malacca, nous optons cette fois directement pour Kuala Lumpur, un trajet plus conséquent qui nous permet donc de récupérer de cette nuit passée au Starbucks de l’aéroport. Chapeau en tous cas à Cebu Pacific Air, car l’heure de décollage fournie correspond en fait à l’heure où la phase de décollage est terminée et l’heure d’arrivée à celle où l’on sort de l’aéroport. Dans tes dents AirAsia, prends-en donc de la graine…

Nous sommes réveillés 30 minutes plus tard pour le passage de frontière (le dernier!) et après s’être acquittés de cette tâche rapidement (pas de scan des empreintes cette fois) nous reprenons la route de Kuala Lumpur. Alors que nous mettions plus ou moins 4h pour nous rendre à Malacca les fois précédentes, nous mettrons exactement le même temps pour arriver à la capitale. Stupéfiant quand vous regardez attentivement une carte de Malaisie. De plus, le bus nous a droppés en plein Chinatown, non loin du « village », la guesthouse sympa de la dernière fois. Orianne s’envolant pour le Vietnam le jour de notre arrivée et n’ayant pas de nouvelles de Vincent, nous décidons de ne pas nous y éterniser et de juste alléger nos sacs au maximum avant de retourner à Penang.

C’était sans compter sur notre manque de sommeil des derniers jours qui ne nous réveillera qu’à 14h le lendemain, ce qui ne nous laisserait que 56 minutes pour attraper notre train. Nous décidons de prolonger la sieste jusque 15h et renvoyons 10kg de matos pour alléger nos sacs au maximum vu que nous comptons toujours acheter des vélos pliables à Penang pour terminer l’aventure de manière un peu plus sportive. Le soir-même, nous rencontrons 2 locales dans un bar qui nous offrent 2 whisky-coca (elles avaient un coupon pour 4 verres gratis mais vu que l’une d’entre elles revient des états-unis, le décalage horaire ne l’encouragera pas à boire sa deuxième consommation). Nous discutons quelques heures avant qu’elles ne prennent congé et continuerons à discuter avec les types qui prennent leur place, à savoir un expat français et un chinois de Hong-Kong, qui nous ferons découvrir le whisky bar. Quel que soit l’âge ou l’origine du whisky, ils l’ont forcément en stock et Ben ne boude pas son plaisir car son dernier whisky date du Japon (c’était il y a déjà 6 mois et il précise que non, un whisky-coca, ça ne compte pas). Nous ne voyons pas le temps passer et il est déjà 2h du matin quand les employés n’attendent plus que nous pour fermer boutique.

Le lendemain, nous profitons de l’heure tardive de check-out que pratique le village (14h) pour accumuler quelques heures de sommeil supplémentaires avant de rejoindre KL Sentral. Nous attendrons 3h le temps que ce train poussif (c’est encore des diesel) arrive de Singapour et passerons les 6 prochaines heures dans un froid polaire qui ne sera entrecoupé que par nos pauses-cigarette sur la plateforme où il fait un bon 30°C (ce ne serait pas surprenant qu’on attrape un rhume dans les prochains jours, tiens). Une fois en territoire connu à Butterworth, nous ne mettrons que quelques minutes à rejoindre le ferry et retrouver le quartier où nous sommes restés la dernière fois. Le souci, c’est qu’il est presque 2h du matin et qu’il n’y a plus beaucoup de guesthouses encore ouvertes à cette heure. Nous devrons donc raquer 90 Ringgit (19€) pour une chambre double avec un lit gigantesque, une douche puissante (mais froide) et… pas de toilettes?!





Et vous sinon?

2 12 2011




La route jusque là.

2 12 2011

N’ayons pas peur des mots, on s’emmerde ferme à Cebu en attendant le vol qui nous ramènera à Singapour donc nous avons grossièrement esquissé une carte de la route parcourue jusqu’à présent.

qui a quand même vachement changé...

L’air de rien, on en a pris plein les semelles…





Cebu – Loboc

2 12 2011

Nous décollons 15 minutes à l’avance et arrivons à Cebu avec le même laps de temps d’avance. Une première dans l’histoire de nos pérégrinations asiatiques, tous moyens de transport confondus. Après une petite demie-heure de taxi, nous arrivons à Cebu city, la plus vieille ville des Philippines. Le moins qu’on puisse dire c’est que la ville porte fièrement son titre bien qu’elle accuse amplement le poids des ans. Le quartier où nous nous posons momentanément est un repère à prostituées qui ferait passer Bangkok pour un cloître et la décrépitude et la pollution ambiante, en l’incarnation d’un smog s’étalant sur des dizaines de kilomètres, détrône Jakarta au classement des villes où nous ne nous attarderons pas.

Le lendemain, nous prenons le ferry de 9h30 pour Tagbilaran, ville à taille un peu plus humaine mais tout aussi polluée qui sert de capitale à l’île de Bohol, la 10ème plus grande île de l’archipel Philippin. Nous nions royalement les rabatteurs qui veulent nous emmener dans des resorts en bord en mer et sautons dans la première Jeepney pour Loboc, où se situe Nuts Huts, le paradis des backpackers selon le Lonely Planet. Nous marchons les quelques kilomètres séparant le site de Loboc et arrivons trempés de sueur mais nous ne sommes pas au bout de nos peines car une abominable volée d’escaliers descend depuis le restaurant/réception et il va donc inévitablement falloir les remonter. L’endroit est idyllique, en pleine jungle au bord d’une rivière d’un vert émeraude. Nous remontons péniblement pour manger notre premier repas de la journée car nous commencions à trembler d’un peu partout. Nous redescendrons zoner sur notre balcon le reste de la journée et réservons une mobylette pour la journée du lendemain non sans avoir sympathisé avec le patron, un anversois expatrié depuis 12 ans et nos voisins de table, à savoir des anversois également. Nous n’avons jamais rencontré autant de belges (encore moins) au même endroit, on se croirait sur la Costa del Sol!

9h le lendemain, nous trouvons notre mobylette à l’endroit convenu et partons aussitôt pour une ballade qui nous emmènera d’abord aux Chocolate Hills, parc national comptant un millier de collines plus ou moins identiques qui tiennent leur nom de la coloration qu’elles prennent à partir du mois de Mars. Une fois n’est pas coutume, nous sommes hors-saison et décidons avec l’anversois de la veille de les renommer les Tea Hills. Nous ne nous éterniserons pas au Choco Complex (sic) vu le grotesque de l’endroit. Une fausse grotte bleutée en polyester sert d’entrée au site, qui est plein à craquer de chinois essoufflés par la montée des 167 ridicules marches jusqu’au point de vue. Nous reprenons route pour Sagbayan et longeons des rizières sur des dizaines de kilomètres, surplombées par ces collines « chocolatées » qui s’étendent jusque là. Ce tronçon de route est tout simplement superbe et nous fait rapidement oublier l’anecdotique point de vue où nous venons de perdre 15 minutes. Nous bifurquons avant Sagbayan et empruntons un chemin de terre jusque Catigbian, où nous ferons une pause-clope pour oublier la rigidité de la selle de notre destrier. Nous nous remettons en route pour la réserve des tarsiers, à mi-chemin entre Corella et Sikatuna. Nous sommes accueillis par un ranger qui nous invite à pénétrer dans la réserve d’un hectare qu’ils ont aménagé spécialement pour ce petit primate aux yeux globuleux. 1 hectare semble énorme pour de si petites bestioles mais il nous informe qu’il ne peuvent en garder que 10 sur cette superficie sinon la nourriture commencerait à manquer. Ils sont actuellement 11 car un bébé tarsier a vu le jour il y 6 mois. Il a déjà sa taille adulte et le mois prochain, ils comptent le relâcher dans la jungle. Bien qu’ils aient un physique assez ingrat, ces animaux sont aussi attendrissants que curieux. On dirait un mélange entre un rat, un macaque à l’échelle 1/10ème et la gamine dans « l’Exorciste » à cause de leur faculté à pouvoir faire pivoter leur tête à presque 360°. Notre visite n’excédera pas 10 minutes car bien qu’étant une espèce protégée, les tarsiers sont avant tout des animaux nocturnes que les rangers essaient de déranger un minimum durant la journée. En sortant du complexe, il faut bien avouer que nous avons un petit creux et n’ayant vu aucun restaurant où échoppe sur la route, nous décidons de revenir jusque Tagbiliran pour enfin goûter un burger de chez Jollibee, fast-food local omniprésent aux Philippines. Nous ne sommes plus qu’à 6 kilomètres de la ville et vu que nous savons pas combien de temps nous allons rester au Nuts Huts, il serait judicieux de profiter des seuls distributeurs de billets de l’île. Nous nous acquittons de ces tâches assez rapidement car bien que d’une taille modeste, Tagbilaran reste une vraie ville avec tout ce que ça implique; pollution, trafic impossible, mendicité et blaireaux tentant de vous vendre n’importe quoi. Nous taillons la route jusque Loboc, où nous nous arrêtons pour contempler l’église, la deuxième plus ancienne des Philippines et observer les gens sortir les barbecues (enfin!) pour griller les kilos de porc leur servant de dîner. Nous rentrons « à la maison » avant le coucher du soleil car le chemin chaotique jusqu’au Nuts Huts doit juste être suicidaire la nuit tombée. Nous dînons d’un spaghetti et de quelques bières avec nos voisins de table, à savoir un écossais et une suédoise vivant ensemble à Stockholm. Discuter voyages avec ces gens amoureux du pays dans lequel ils vivent nous fait ajouter l’Ecosse et la Suède à notre petite liste…

Le lendemain, nous restons au Nuts Huts pour profiter de cadre enchanteur et ne ferons pas grand chose à part dessiner. Il nous reste un peu moins d’une semaine aux Philippines avant notre vol pour Singapour et il faut bien avouer que nous ne sommes pas pressés de retourner à Cebu. Nous conseillons Walter, le propriétaire des lieux, pour son prochain séjour sur Bornéo et viderons de nouveau quelques bières avec Tom et Nele, les anversois rencontrés la veille, qui s’en vont pour Banaue le lendemain. Nous leurs conseillons toutefois les services de Jeffrey et Derrick, les sympathiques guides que nous avons rencontré là-bas et espérons qu’ils auront droit au même traitement que nous!

Nous nous réveillons péniblement vers 11h ce troisième jour et après un déjeuner éclair, nous nous décidons enfin à assister à un combat de coqs, passe-temps favori des Philippins après le karaoké. Nous redescendons jusqu’à Loboc à pieds et rencontrons Shooti dans son échoppe, un vieil ami de Walter qui accompagne les touristes à ce genre d’événements. Le spectacle n’est pas aussi triste à voir que prévu, ces rixes ne s’avérant que très sporadiquement sanglantes malgré les lames aiguisées que les coqs portent à leurs pattes. L’important, c’est l’ambiance car après avoir vu un combat, ils faut bien avouer qu’ils se ressemblent tous. Le coq n’est pas animal à varier son style de combat; coups de bec, sautillements, battements d’ailes et déploiement de collerette constituent l’essentiel. L’arène est pleine à craquer d’hommes de plus de 18 ans (âge légal pour parier) qui s’époumonent et de bookmakers aux mémoires d’éléphant qui parviennent à retenir combien d’argent 30 personnes ont misé et sur quel volatile. Simplement incroyable, ils ne se servent ni d’un bic ni d’un bout de papier et tout le monde leur fait confiance les yeux fermés. Seul un jeune homme coche les noms des poulets victorieux sur un gigantesque tableau suspendu. Nous vous invitons à aller consulter les vidéos de cet évènement sur la page ad hoc pour que vous vous rendiez compte qu’il ressemble plus à « Wall Street » qu’à « Spartacus ». L’arène n’étant pas bien éloignée de Loboc, nous tuerons le reste de l’après-midi en retournant au Nuts Huts à pieds (5km) et rencontrerons des nouveaux arrivants Australiens sur la route qui nous déconseillent formellement de nous rendre à Alona Beach, la plage où nous comptions passer nos derniers jours sur Bohol. Elle serait selon eux beaucoup trop touristique, moyennement intéressante point de vue snorkelling et fréquentée essentiellement par des vieux occidentaux au regard lubrique. Finalement, nous sommes très bien où nous sommes…

Le lendemain, nous irons juste essayer une tyrolienne horizontale de 500m de long qui passe 120 mètres au dessus de la rivière Loboc, d’où le village tient son nom. L’expérience est bien moins impressionnante que prévu mais valait néanmoins le coup d’être tentée. Nous redescendrons dessiner dans notre cabane l’après-midi et irons nous coucher de bonne heure vu que nous avons réservé une mobylette pour le jour suivant afin de vérifier les dires des Australiens.

9h, nous montons péniblement l’escalier infernal du Nuts Huts pour récupérer notre destrier. Ce n’est pas le même que la dernière fois et celui-ci s’avère être en bien meilleur état que le précédent. Malheureusement nous n’aurons pas le loisir d’en profiter beaucoup vu qu’une fois sur Panglao, l’île voisine de Bohol reliée par 2 ponts où se situe Alona beach, une pluie torrentielle nous empêchera de nous déplacer à notre guise. Nous nous promenons tout de même sur des plages qui n’ont effectivement rien de stupéfiant (nous plaignons d’ailleurs les touristes allemands qui se sont fait déposer là pour la journée) et repartirons assez tôt vers Tagbilaran, où Ben ira se faire couper les cheveux dans un salon de coiffure/barbier/masseur/réparateur de téléphones/vidéoclub, ça ne s’invente pas. De retour au Nuts Huts, nous approuvons l’itinéraire que Walter s’est imposé pour son mois de vacances dans le Sabah et prenons congé après un dernier cocktail. Demain, retour à Cebu pour 2 nuits avant notre dernier vol pour Singapour! Ça pue la fin…





El Nido

22 11 2011

Ce sera Palawan! Île du Sud-Ouest des Philippines, réputée pour ses formations karstiques, ses grottes et ses plages désertes. Nous réservons donc notre vol pour le surlendemain de notre retour à Manille et profitons des gigantesques centres commerciaux de la ville pour manger Vietnamien, acheter des sandales qui ne se comportent pas comme des savonnettes sur un sol humide et s’abriter de la pluie, qui nous a rappelé à quel point l’adhérence de nos sandales actuelles est contestable.

Nous arrivons à Puerto Princesa, chef-lieu de l’île qui sous ce nom bien rutilant, s’avère être un gros village avec une piste d’atterrissage si ridicule qu’on se demande comment un A320 peut atterrir dessus. Nous sautons dans le premier van venu pour El Nido, à l’extrême Nord de l’île mais devrons attendre que 2 autres personnes nous rejoignent pour démarrer. L’opération prendra 2 heures, le trajet 6 et arrivons, une fois n’est pas coutume, à destination alors que la soirée est déjà bien entamée. On essaie déjà de nous pousser un package tour alors que nous passons à table, ça commence fort. La chambre n’est guère mieux vu qu’elle donne directement sur le restaurant et que seule une cloison en bambou la sépare de  celle d’à côté, expliquant probablement son prix.

Le lendemain, nous prétextons que nous préférons nous reposer du trajet éreintant que nous venons de faire et en profitons pour explorer le patelin. A deux pas se trouve la Salangane, un resto/bar français qui sert des pavés de bœuf comme Ben n’en a pas mangé depuis bientôt 10 mois et qu’il pourra même arroser de Pastis. Lui qui était au bord d’une dépression stomacale dans ce pays, le voilà aux anges! Colienne n’est pas en reste vu qu’ils proposent également des sandwiches au thon (avec du vrai pain qui ne pue pas la levure et du thon qui n’est pas mort de vieillesse). En revenant vers l’hôtel, nous planifions notre journée du lendemain, qui se résumera à voguer d’île en île pour nager, observer les fonds marins ou tout simplement faire la carpette de plage. Le programme est séduisant, les prix sont bons mais ne ferons appel qu’aux services du seul agent qui ne nous renifle pas l’arrière-train en permanence. Bien que les services en question doivent être d’égale qualité un peu partout à El Nido, la majorité de leur prestataires feraient bien de revoir leurs techniques de vente, probablement instruites par la communauté locale de témoins de Jéhovah (et oui, communauté locale de témoins de Jéhovah il y a).

8h30, nous embarquons pour notre journée au large, qui nous fera découvrir pas moins de 9 sites plus enchanteurs les uns que les autres. Trois lagons d’un bleu azur dont l’un d’une profondeur impressionnante où tournent en rond une ribambelle de poissons dont nous ignorons l’espèce. Le lagon « secret » comme l’appellent les locaux (et qui n’a rien de secret vu qu’il est rempli de Coréens) est lui par contre assez anecdotique vu que sa profondeur maximale ne doit pas excéder les 60 centimètres mais doit être assez romantique sans touristes. 2 plages paradisiaques flanquées de formations karstiques acérées qui ne dénoteraient pas dans la baie d’Halong et un récif corallien majoritairement mort aux profondeurs auxquelles nous nous aventurons mais qui accueille encore pas mal d’espèces de poissons. On suppose que les coraux sont en meilleur état plus bas dans cette fosse marine qui tombe à pic à quelques mètres de nous. Après le lunch sur une île où seulement un barbecue est installé pour cuire les poissons pris en chemin, nous nous mettons en route pour 2 grottes qui ne nous intéresseront que très vaguement car ce sont plutôt des alcôves par rapport à celles que nous avons visité sur Bornéo et au Vietnam. L’intérêt de leur visite sera plutôt de voir se démener l’équipage pour en sortir sans y laisser une partie du bateau. Le dernier site sera snake island, un bras de sable qui forme un pont naturel entre 2 îles. Sur la plus petite des deux, il y a un point de vue et nous comprenons alors pourquoi elle est appelée ainsi. Ce bras de sable zigzague littéralement entre des flots turquoise. Nous rejoignons la rive de l’autre île accompagnés d’un chien qui rentre chez lui, attiré par les sifflements lointains de son maître avant de rejoindre le bateau en ayant l’impression de marcher sur l’eau. Nous revenons pile à l’heure pour l’apéro avec Tomi, un Suédois expatrié à El Nido depuis 2 ans qui passe ses 2 semaines de vacances à descendre des litres de bière chez Boyet, le petit barman sympathique qui nous concocta de mortels Gin-Tonics la veille.

Le jour suivant, nous ne ferons que nager et paresser sur la plage pour finir nos bouquins respectifs. Nous demandons donc conseil à Tomi le soir même pour savoir où les échanger autour de quelques bières light (allégées en calories mais pas en alcool, la science des maîtres brasseurs Philippins est sans limites)! Le lendemain nous marcherons jusqu’aux plages avoisinantes et constaterons avec bonheur qu’elles sont désertes et ce jusqu’au coucher du soleil. L’apéro devenant sacré, Tomi nous présente Apocalypse (c’est son vrai nom, on ne plaisante pas avec la bible ici), ex-marin pêcheur de son état, qui nous propose de partir pêcher en mer le surlendemain à 5h du matin. Nous acceptons volontiers, d’autant plus que le bruit de la rue nous réveillerait si tôt de toutes manières. Nous profitons donc d’un jour de battement pour se prélasser de plus belle sur la plage.

5h du matin devant notre guesthouse le surlendemain, nous rencontrons Medhi, un français qui lui aussi a succombé aux sirènes de la pêche en mer. Nous lançons nos lignes (littéralement, pas de cannes ici, nous tenons juste un fil relié à une bobine) après le lever du soleil que nous admirons depuis la bangka (bateau local, sorte d’hybride entre une barque et un catamaran). A peine celles-ci ont touché le fond que nous avons déjà 2 prises chacun dont un jeune barracuda qui mesure déjà 30 honorables centimètres pour Ben. Apo nous avait assuré qu’il connaissait les bons coins mais nous ne nous attendions pas à une telle abondance. Nous changeons régulièrement d’endroits qui semblent tout aussi poissonneux jusqu’au lunch où nous mangeons (évidemment) des côtes de porc et une partie du menu fretin que nous avons amassé jusqu’à présent. L’après-midi sera moins prolifique à cause d’une pluie persistante qui conjuguée au vent et à la vitesse du bateau nous forcera à nous baigner pour nous réchauffer vu que l’eau de mer au moins, se maintient à 29 degrés. Nous décidons, après plusieurs spots où ne prendrons que des poissons pouvant servir d’appâts, de rentrer au bercail pour que le cuistot de notre guesthouse nous prépare de succulents sashimis avec nos plus belles prises. Le reste, nous irons les apporter à des locaux avec qui Medhi a sympathisé. 19h, la fine équipe est réunie autour de la table de l’Alternative pour déguster les lamelles de poisson cru promises. Après une petite bière bien méritée, nous retournons chacun dans nos pénates respectives, la journée nous ayant passablement lessivés.

Nous sommes, comme d’habitude, réveillés à 6h par les klaxons des tricycles et ce ménate alcoolique qui demande « Do you want a beer? » à qui veut l’entendre. Nous décidons donc de quitter l’Alternative pour nous installer au Kape Pukka, un poil plus loin sur la même rue mais de l’autre côté de la rue et plus précisément au fin fond du jardin pour le même prix et petit-déj inclus. Bonne opération. Nous allons enfin échanger nos bouquins chez le restaurateur Danois rencardé par Tomi et décidons de rester pour le déjeuner. Bien mal nous en pris car Ben ne digérera pas ses calamars, ce qui nous forcera une fois de plus à aller boire des coups avec Tomi et Boyet, notre tenancier favori, pour les faire descendre. Calme oblige et nuit agitée pour Ben (qui ne trouvera le sommeil que vers 4h du matin et n’émergera que vers 11h) anéantirons notre plan kayak de la journée. Une après-midi plage n’a jamais tué personne après tout, nous postposerons simplement l’activité.

Nous la postposerons tant et si bien que nous ne ferons du kayak que lors de notre dernière journée. En effet, le jour suivant s’est avéré pluvieux et celui d’après, nous rencontrons de nouveau Apo qui nous remercie largement pour le pourboire que nous lui avons laissé pour la journée de pêche. En bières, évidemment, ce qui ne nous rendra pas très matinaux le jour suivant. C’est donc à 9h la veille de notre départ que nous décidons de louer ces fameux kayaks. Nous traversons la baie et arrivons au large de Cadlao, une grosse île aux innombrables plages, que nous contournons soigneusement pour arriver à Bakal, un caillou flanqué d’une plage où le snorkelling est assez intéressant. Nous ne sommes pas seuls sur cette plage, une famille de locaux fêtant un anniversaire ayant débarqué à peine 5 minutes avant nous. Le temps que nous observions les fonds marins à notre aise, le reste de la famille a débarqué avec, comme il se doit, ballons, nourriture et rhum à outrance. Nous envisageons de démarrer pour ne pas les déranger outre mesure mais avant que nous ayons rejoint le kayak, Dany et Darren (2 frangins) nous sautent dessus et nous convient à partager le gras repas d’anniversaire. Peau et gras de porc, rognons de chèvre, riz collant à la noix de coco et salade sucrée de macaronis constituent le festin. Colienne se planque derrière son végétarisme et Ben a du mal a finir toutes les assiettes qu’on nous amène. Un petit verre de Brandy pour faire descendre le tout et nous voilà repartis après avoir chaudement remercié toute cette sympathique « petite » famille. La gentillesse des Philippins est quelque chose que nous n’oublierons pas de sitôt! 30 minutes plus tard, nous arrivons sur une plage au Sud de Cadlao où le snorkelling est tout aussi impressionnant. Nous verrons notamment des poissons clowns adultes  (une première) qui tentent de nous intimider dès que nous approchons trop près de l’anémone familiale. Colienne se fera aussi pourchasser par un petit poisson noir aux yeux jaunes, visiblement mécontent qu’elle soit entrée dans son périmètre vital. Une nouvelle demi-heure plus tard, nous arrivons sur une plage en face d’Helicopter Island, île qui doit son nom à sa forme et non parce qu’elle abrite un héliport. Des bungalows à flanc de falaise décorent cette plage, probablement loués par des touristes partis plonger à ce moment-là. Nous paressons un petit moment sur cette plage et réalisons qu’il ne nous reste que 2h pour ramener le kayak alors que nous ne voyons même plus El Nido d’où nous sommes. Nous repartons aussi sec mais notre vitesse de croisière est considérablement diminuée par 2 facteurs; le vent de face et une certaine fatigue musculaire. Bref, on en a bavé sévère pour rentrer mais surprise au retour, il n’est que 16h15, ce qui nous laisse le temps d’aller prendre une douche avant d’entamer la tournée des grands ducs. Nous retournons à l’Alternative car Boyet y travaille à mi-temps et tombons sur Apo en chemin, ce qui nous fera aller boire des bières chez Boyet mais sans lui. D’autres amis francophones d’Apo nous rejoignent et nous passerons la soirée à discuter là jusque’à ce que Boyet ait terminé son service. Après des adieux déchirants, nous accompagnons les français pour un gratin de pâtes chez le restaurateur allemand de la plage, qui a lui aussi l’air d’être dans un état d’ébriété avancé. Succulent repas qui nous sauvera d’une gueule de bois le lendemain. Les français partent se coucher vu qu’ils prennent le bus de 5h du matin et nous retournons une dernière fois à la Salangane pour un dernier godet avec Tomi, qui a repris du service de l’autre côté du comptoir. Un excellente soirée d’adieu en somme!

9h du matin le lendemain, nous embarquons dans un van avec 3 allemands et une famille de locaux. Les allemands se plaindront tout le trajet, c’est vrai qu’on a rarement eu un moyen de locomotion aussi pourrave depuis longtemps mais bon, on fait avec. Le pire retse l’air conditionné et son rayon d’action d’au moins 27 cm, permettant à la famille de Philippins de passer le trajet au frais, les allemands et nous-mêmes arrivant à Puerto Princesa en sueur (et les fesses engourdies). Nous trouvons une guesthouse particulièrement bon marché où nous retournerons après une pizza (meilleur rapport graisseur/prix de la ville) et un rapide tour des environs car c’est au tour de Colienne de ne pas digérer. Couplé aux courbatures de notre exploit sportif de la veille, elle est complètement KO. Au moins, nous passerons une bonne et longue nuit avant de nous envoler pour Cebu, l’ancienne capitale, d’où nous prendrons un ferry pour Bohol, île du Sud des Visayas où nous attendent les collines chocolat et l’un des plus petits mammifères au monde, le tarsier.