Langkawi

27 12 2011

Alors bon, après 3h de ferry dans le traditionnel froid polaire, nous mettons le pied sur l’île qui nous servira de solarium pour nos 2 dernières semaines en ribote. Nous sommes accueillis par un aigle aussi majestueux que Manneken Pis pendant les fêtes et enfourchons enfin nos bécanes pour le moment de vérité. Ils ne nous lâcheront pas durant les 22 kilomètres nous séparant de la plage et même avec nos 17kg sur le dos. Nous arrivons trempés et les lanières de nos sacs ont considérablement entamé nos clavicules. Le hasard fait bien les choses, nous faisons une pause à moins de 10 mètres de l’hôtel convoité, qui est plutôt cher mais étant tenu par la réceptionniste la plus adorable que nous ayons rencontrée, nous bénéficierons d’une ristourne conséquente, ce qui est carrément le bienvenu vu que nous comptons y rester 15 jours. Ce n’est qu’en allant dîner que nous nous rendons compte que nous avons choisi la plage la moins fréquentée et c’est un soulagement quand nous découvrons Pantai Cenang, la « grosse » plage qui sent bon le Club Med et « l’arrêt gueule-de-bois » des déchets qui reviennent des full-moon parties Thaïlandaises.

Nous passerons donc nos journées sur « notre » Pantai Tengah, fréquentée essentiellement de touristes locaux, de Bengladishis et de quelques Russes en famille. Ne croyez pas que nous ne ferons que les carpettes durant notre séjour (même si c’est majoritairement l’idée), nous y explorerons les environs; une baie remplie de yachts à vendre et de restaurants haut de gamme attendant d’hypothétiques clients, le tout à 25 kilomètres d’où nous avons élu domicile. Rien de bien transcendant, d’autant plus que le restaurant le plus abordable est spécialisé dans le Bortsch. Nous y boirons un coca et rentrerons vite fait au bercail. Le lendemain, nous repartirons, à vélo toujours, jusque Kuah, la ville où nous sommes arrivés en ferry mais cette fois par un autre chemin, histoire de choisir le plus simple au retour. Il ne nous faudra qu’une heure pour rejoindre la jetée mais nous réalisons qu’en fait, on va en baver pour le refaire avec nos sacs sur le dos. Nous voulions par la même occasion nous débarrasser de quelques affaires en renvoyant un colis qui devra attendre notre prochaine visite car c’est vendredi, le jour de repos hebdomadaire musulman.

Durant les jours suivants, nous avons bel et bien profité, au programme, carpette sur la plage, soupes de nouilles et verres de vin rouge (avait-on mentionné que l’île est Duty-free?) et re-carpette histoire d’affiner notre bronzage pour se la raconter grave quand on vous verra. Nous retournerons tout de même à Kuah pour envoyer notre colis, mais cette fois en taxi. « Roooh les fainéants » vous allez dire…  Et bien après un an de backpack, oui. Un rapide passage au mister-crash et là c’est le drame, la carte de Colienne reste bloquée dans la machine, il fallait bien que ça arrive un jour mais à une semaine du retour! Nous passerons donc vite à la poste après avoir pris soin de se trouver une caisse et du scotch (la ‘POS‘ n’en dispose pas, le comble…) muni des quelques Ringgit qui nous restent (qui suffiront pour l’envoi et un nouveau taxi jusqu’au siège social de la banque, ouf). Une bonne demi heure d’attente, les portes d’entrées se ferment, nous ne sommes plus que 4 dans les bureaux. On nous reçoit enfin. Colienne avait eu la bonne idée de laisser son passeport à l’hôtel du coup impossible de prouver son identité. Après quelques questions concernant le nom de cette étrange banque belge, tel un magicien sortant un lapin de son chapeau, l’employé nous sort fièrement la carte bancaire du dessous de son bureau. Enorme soulagement ainsi que pour les 10 clients nous précédant qui étaient visiblement dans le même cas. Nous repartons le sourire aux lèvres sans oublier de faire un bref passage dans un duty-free (l’île a beau être entièrement duty-free, certains commerces se prennent de bien grasses marges sur les clopes) et de s’avaler un Murtabak avant de reprendre un taxi.

Les derniers jours sur l’île sont passés à une vitesse impressionnante. Nous étions censés changer de chambre tous les 3-4 jours parce que cette dernière était réservée pour certaines nuits mais ce ne fut pas le cas grâce à notre réceptionniste en or. Pour les 2 dernières nuits, nous serons tout de même contraints de déménager pour une chambre à deux lits simples où nous ne dormirons pas des masses à cause de leurs matelas en teck massif et regretterons honteusement notre chambre où 3 familles Malaises s’entassent facilement. Nous irons quand même manger sur le marché de nuit du jeudi et rencontrerons là un Anversois (encore un!) complètement à la masse et ses potes Finlandais non moins déjantés. Nous picorerons nos trouvailles respectives à même le sol comme des clochards (un marché où il n’y a que de la bouffe et aucune chaise vous laisse imaginer le sens pratique particulier des Malais) en compagnie d’un Norvégien qui s’est invité dans l’assiette de Ben. L’avant-dernier jour, soit le jour du réveillon de Noël, nous nous sommes offert une superbe pizza au thon arrosée de Guinness (on dit des Guinnesses?) dans un pub Irlandais tenu par des thaïs. Pas vraiment un repas de fête mais nous avions besoin d’un bon repas bien gras qui ne serait pas typiquement Malais et quelle meilleure occasion que Noël pour se faire plaisir? Le jour de Noël, nous ne ferons que bronzette (ce sera d’ailleurs le jour le plus ensoleillé de notre séjour), remballerons tout notre fatras et irons nous coucher de bonne heure pour espérer attraper l’un des premiers ferries du lendemain.

Nous arriverons au port à 8h30 et devrons attendre 10h vu que le ferry de 8h45 est déjà plein à craquer. Après la pire traversée en bateau que nous ayons connue cette année (mer très agitée, on a failli dégainer les petits sacs alors que les gros ont été sensiblement arrosés au rez-de-chaussée) nous sautons dans un taxi pour Alor Setar, où un type nous poussera dans le premier bus qui passe pour Kuala Lumpur. Pas une seconde de répit donc pas une seconde de retard, ça fait plaisir. 7h plus tard, nous nous posons enfin à l’hôtel que nous avions réservé la veille sur internet. Nous y passerons les 2 nuits nous séparant de Londres et sa promesse d’un dur retour à la réalité…





Penang, le retour

25 12 2011

Le lit tient tellement bien ses promesses que nous nous réveillons limite pour le check-out et optons pour une chambre meilleur marché dans le même établissement car après vérification, les lits sont les mêmes dans toutes les chambres et ça ne nous dérange pas de payer un peu plus pour éviter une galette qui pue la transpiration (une excuse comme une autre pour nous réhabituer au confort de notre bonne vieille Europe). Nous allons déjeuner chez « Cheers », un vieux chinois que nous avions prénommé ainsi à cause de sa propension à dire ce mot à chaque fin de phrase et ce dernier nous reconnait instantanément alors que ça fait plus de 6 mois que nous n’avons pas été prendre le thé chez lui! Ca fait plaisir. Le reste de la journée, nous déambulerons dans les rues toujours aussi agréables du vieux Georgetown à la recherche du magasin de vélos pliables que nous avions repéré lors de notre précédente visite. Nous le trouverons finalement vers 20h (alors qu’il est déjà, vous l’imaginez, fermé depuis perpètte) et décidons d’aller manger indien pour nous consoler.

On ne boude pas notre plaisir à rester au plumard jusque midi. Pour une fois qu’il est confortable. Nous trouvons le vendeur de vélos vers 16h car nous nous sommes aventurés (comprenez perdus) dans des coins que nous avions omis lors de notre dernière visite. Le vendeur est très sympa et plutôt facile en affaires (ce n’est pas un chinois, en gros) et nous repartirons avec 2 modèles en alu, fleuron de l’industrie Taïwanaise « presque » pour le prix d’un avec la blinde d’accessoires inutiles (gourdes et sonnettes) alors qu’un antivol et des rustines, ça aurait quand même été plus pratique. Impossible aussi de mettre la main sur un sac de transport, car comme on nous l’indique, les Malais achètent des vélos pour s’en servir mais ne partent jamais bien loin avec. Avant de fièrement prendre congé sur nos rutilantes montures, le vendeur nous informe que la journée sans voiture approche à grands pas et nous donne des formulaires d’inscription. Georgetown étant notre coup de cœur malais, nous décidons de prolonger notre séjour afin de la découvrir sans sa cohorte de taxis.

Le lendemain, nous commençons à rentabiliser nos nouvelles acquisitions en nous faisant la tournée des temples que nous avions soigneusement évités précédemment. Et puis, nous n’avons pas mis les pieds dans un temple depuis Borobudur, il y a presque 5 mois. A quelques 15 kilomètres du centre se trouve Kek Lok Si, principal temple bouddhiste de la région qui s’étend sur une colline entière. Le spectacle est très… chinois et d’un goût assez douteux mais il offre une superbe vue sur Georgetown et Penang Hill depuis le sommet de l’une de ses deux pagodes. La seconde étant toujours en construction, tout comme l’indispensable funiculaire permettant de s’y rendre sans mouiller sa chemise en soie ornée d’un tigre ou d’un aigle. Nous nous rendons ensuite au temple Birman de l’autre côté de Georgetown et nous posons de sérieuses questions quant à l’authenticité de l’origine de ce temple. D’après ce que nous avons vu sur le blog de Travis & Sarah (les américains rencontrés au Cambodge qui ont été en Birmanie), il ressemble plus à un savant cocktail de temples asiatiques sauce Malaisie qu’à un temple purement Birman. Bouddhas de tous les pays avec auréoles en LED clignotantes, bols chantants tibétains montés sur carrousels et étang où barbotent de gigantesques Koïs font de ce temple un melting pot indigeste qui nous poussera à en sortir après quelques minutes. Nous rencontrerons néanmoins un sympathique diseur de bonne aventure fermant boutique près de l’entrée. Nous retournons à Georgetown par Gurney Drive, une avenue en bord de mer sclérosée par un trafic plus dense que jamais et faisons un pit-stop au centre commercial contenant l’un des seuls magasins de sport malais à vendre des sacs de transport pour vélos pliables. Après nous être faufilés entre Protons et Peroduas (les 2 principaux constructeurs automobiles Malais) pendant plus d’une demi-heure, nous sommes de retour à l’hôtel et rencontrons Jeffrey et Shaolin sur la terrasse où nous nous octroyons une cigarette bien méritée. Ces derniers sont graphistes également et passent le week-end à Penang avec Richard, un graphiste Londonien avec qui Shaolin télé-travaille depuis Kuala Lumpur. Bien qu’étant passablement fatigués, nous irons terminer la soirée avec eux au bar du coin autour de quelques bières et décidons de nous rendre ensemble à la journée sans voitures le lendemain.

13h, nous émergeons péniblement et croisons Shaolin qui nous apprend qu’ils ont été jeter un oeil à l’endroit où se déroule la journée sans voitures mais qu’il s’agit en fait de 4 rues fermées où tournent en rond 3 malheureux cyclistes. Ils se rendent donc au marché au puces pour éventuellement trouver un 4ème vélo pour Jeffrey. Ce dernier est obsédé (ses termes) par les vieux vélos et son hobby majeur est de les remettre en état (il a d’ailleurs appris la sellerie, la soudure et la peinture au pistolet à cette occasion). En 2 jours à Penang, il a donc déjà fait l’acquisition de 2 vélos chinois et un des postes japonaises qu’il fera envoyer à Kuala Lumpur par train. Georgetown étant plutôt plate et majoritairement habitée par des chinois Hokkiens se déplaçant à vélo, il ne lui en faut pas moins pour trouver son bonheur!

Quant à nous, nous déambulerons dans les ruelles typiques du centre pour prendre quelques photos car nous avons déjà mis les pieds au marché aux puces la dernière fois et le résultat était plutôt décevant. Nous retrouvons Jeffrey (qui nous avoue avoir dégotté un cadre de vélo pour 3 fois rien), Shaolin et Richard quelques heures plus tard pour le dîner dans un Hawkers non loin. Il s’agit en quelque sorte de baraques à frites agglutinées à bord de rue où il est possible de manger tout ce qu’il est imaginable de manger en Malaisie. Nous terminerons la soirée sur l’ancienne jetée qui est désormais un village de pêcheurs sur pilotis où de vieux chinois imbibés tuent le temps en jouant au Mah-Jong. Nous rentrons vers 2h du matin, réveillant le réceptionniste au passage, pour une petite sieste de 4h avant de sauter dans le ferry pour Langkawi, une île que nous n’avons pas encore explorée, contrairement à la sympathique Pangkor, où ne retournerons finalement pas. Nous avons bien sûr pris rendez-vous avec Jeffrey et Shaolin qui nous attendent de pied ferme pour notre ultime passage à Kuala Lumpur.





Singapour – Kuala Lumpur / 3ème!

8 12 2011

Cebu Pacific Air défiant les lois du temps asiatique, nous arrivons à Singapour avec 50 minutes d’avance mais c’est quand même trop juste pour attraper le dernier métro et se trouver un hôtel (aux prix qu’ils pratiquent, c’est ballot). Nous passerons donc la nuit dans l’aéroport, attendant le premier métro pour Bugis, non loin de la gare des bus longue distance. Vu que nous sommes déjà passés 2 fois à Singapour pour rejoindre Malacca, nous optons cette fois directement pour Kuala Lumpur, un trajet plus conséquent qui nous permet donc de récupérer de cette nuit passée au Starbucks de l’aéroport. Chapeau en tous cas à Cebu Pacific Air, car l’heure de décollage fournie correspond en fait à l’heure où la phase de décollage est terminée et l’heure d’arrivée à celle où l’on sort de l’aéroport. Dans tes dents AirAsia, prends-en donc de la graine…

Nous sommes réveillés 30 minutes plus tard pour le passage de frontière (le dernier!) et après s’être acquittés de cette tâche rapidement (pas de scan des empreintes cette fois) nous reprenons la route de Kuala Lumpur. Alors que nous mettions plus ou moins 4h pour nous rendre à Malacca les fois précédentes, nous mettrons exactement le même temps pour arriver à la capitale. Stupéfiant quand vous regardez attentivement une carte de Malaisie. De plus, le bus nous a droppés en plein Chinatown, non loin du « village », la guesthouse sympa de la dernière fois. Orianne s’envolant pour le Vietnam le jour de notre arrivée et n’ayant pas de nouvelles de Vincent, nous décidons de ne pas nous y éterniser et de juste alléger nos sacs au maximum avant de retourner à Penang.

C’était sans compter sur notre manque de sommeil des derniers jours qui ne nous réveillera qu’à 14h le lendemain, ce qui ne nous laisserait que 56 minutes pour attraper notre train. Nous décidons de prolonger la sieste jusque 15h et renvoyons 10kg de matos pour alléger nos sacs au maximum vu que nous comptons toujours acheter des vélos pliables à Penang pour terminer l’aventure de manière un peu plus sportive. Le soir-même, nous rencontrons 2 locales dans un bar qui nous offrent 2 whisky-coca (elles avaient un coupon pour 4 verres gratis mais vu que l’une d’entre elles revient des états-unis, le décalage horaire ne l’encouragera pas à boire sa deuxième consommation). Nous discutons quelques heures avant qu’elles ne prennent congé et continuerons à discuter avec les types qui prennent leur place, à savoir un expat français et un chinois de Hong-Kong, qui nous ferons découvrir le whisky bar. Quel que soit l’âge ou l’origine du whisky, ils l’ont forcément en stock et Ben ne boude pas son plaisir car son dernier whisky date du Japon (c’était il y a déjà 6 mois et il précise que non, un whisky-coca, ça ne compte pas). Nous ne voyons pas le temps passer et il est déjà 2h du matin quand les employés n’attendent plus que nous pour fermer boutique.

Le lendemain, nous profitons de l’heure tardive de check-out que pratique le village (14h) pour accumuler quelques heures de sommeil supplémentaires avant de rejoindre KL Sentral. Nous attendrons 3h le temps que ce train poussif (c’est encore des diesel) arrive de Singapour et passerons les 6 prochaines heures dans un froid polaire qui ne sera entrecoupé que par nos pauses-cigarette sur la plateforme où il fait un bon 30°C (ce ne serait pas surprenant qu’on attrape un rhume dans les prochains jours, tiens). Une fois en territoire connu à Butterworth, nous ne mettrons que quelques minutes à rejoindre le ferry et retrouver le quartier où nous sommes restés la dernière fois. Le souci, c’est qu’il est presque 2h du matin et qu’il n’y a plus beaucoup de guesthouses encore ouvertes à cette heure. Nous devrons donc raquer 90 Ringgit (19€) pour une chambre double avec un lit gigantesque, une douche puissante (mais froide) et… pas de toilettes?!





Kuching – Miri

25 10 2011

Nous embarquons donc dans un bus pour Kuching, sous l’œil bienveillant du fou de la veille qui a juste le temps de nous dire au revoir (et de se plaindre des prostituées locales qui selon lui ont la fâcheuse tendance à s’en aller sitôt leur devoir accompli). 8h plus tard, nous repassons la frontière Malaise non sans être restés au moins 2h au poste frontière vu que le douanier fait passer ses potes d’abord.

4 nouvelles heures plus tard, nous arrivons enfin à Kuching et posons nos sacs vite fait à la « Tracks guest-house », tenue par le sympathique et bedonnant Lester. Nous y resterons quelques jours le temps de découvrir le mini-Singapour qu’est Kuching (enfin, ce que Singapour devait être avant qu’elle ne soit envahie par les centres commerciaux). C’est plein de trucs intéressants comme 2 ou 3 statues de chat d’un kitsch über-assumé (Kuching veut dire chat en malais), le fort Margherita (qui comme son nom l’indique à été construit par les anglais), des espaces verts entrecoupés de cimetières chinois et les rives de la rivière Sarawak. Le centre est un savant mélange d’architecture coloniale et de maisons chinoises occupées pour la plupart par des commerces au rez-de-chaussée. Commerces tels que des restaurants « Baba & Nyonya » (cuisine malaise d’origine chinoise) où nous mangerons les meilleurs plats depuis longtemps. Nous ne voyons pas le temps passer et vu que nous voudrions quand même visiter les grottes de Niah, nous réservons notre ticket de bus jusque Miri, porte d’entrée pour les ex-plus grandes grottes du monde (le Vietnam est tenant du titre depuis 2009).

Nous ne fermerons pas l’œil durant les 12h heures interminables nous menant jusque là. Nous pensons sérieusement pioncer toute la journée mais à peine nos sacs posés, nous recontrons Ullwa, une touriste Suédoise et Jimmy, un guide Anglais qui sont partants pour partager un taxi jusque là. L’occasion de faire une économie sur Bornéo ne se présentant jamais aussi facilement, nous acceptons sans tarder. Nous avons quand même l’occasion de faire une sieste sur les 3h de trajet jusqu’aux grottes et arrivons relativement en forme pour les 4h de marche qui nous attendent. Effectivement, on ne nous a pas menti sur la marchandise, ces grottes abritant la bagatelle de 3 millions de chauve-souris sont tout simplement grandioses et le fait qu’aucun spot de couleur racoleuse ne vienne ternir le tableau confère à l’endroit un charme supplémentaire. Nous traversons la « great cave » à la lumière de nos lampes frontales et arrivons finalement dans une autre, décorée par des peintures rupestres presque effacées. En passant outre une barrière, nous accèderons même à un site archéologique où un squelette humain est en cours d’exhumation. L’heure tourne et nous devons déjà revenir au mini-van, qui repart à 15h, ce qui nous laisse le temps de parcourir le chemin en sens inverse et de boire un coca plus que bienvenu. De retour à Miri, nous sommes passablement éreintés mais décidons de ne pas aller directement au plumard, histoire de ne pas nous retrouver complètement décalés. En revanche, nous irons tester la 7 fromages de chez Pizza Hut, un dîner gras, copieux et somme toute satisfaisant. Nous sommes clairement comatose après coup et ne tarderons pas à rejoindre nos plumes.

Miri est une riche ville pétrolière (nous sommes à un jet de pierre du Brunei) mais ne ressemble pas à une mini-Dubai pour autant. Au contraire, cette ville est très agréable et nous y resterons encore 2 nuits, le temps de réserver notre vol jusque Kota Kinabalu pour éviter un trajet en bus où nous aurions du passer 4 postes-frontière (Brunei – Malaisie – Brunei – Malaisie) car le temps commence à nous manquer, notre vol pour les Philippines étant dans 2 jours. Nous passerons donc nos journées à déambuler dans ses rues et les terminerons à boire des bières en taillant le bout de gras avec les serveurs Philippins du bar du coin, nous documentant ainsi sur notre prochaine destination.

A notre atterrissage à Kota Kinabalu, nous rencontrons Claire, une Parisienne étudiant à Sydney qui s’offre quelques mois de vacances en Asie. Nous la suivrons jusqu’à la guest-house « Akinabalu » où nous prendrons un lit en dortoir. Vu que c’est notre deuxième visite à Kota Kinabalu et qu’on en fait le tour en 20 minutes chrono, nous déambulerons vaguement dans le centre avant d’aller prendre l’apéro et manger un morceau en partageant nos expériences respectives. De retour à la guest-house, nous discutons encore une bonne heure avec le hollandais et le couple québécois partageant notre chambre. Pas étonnant que nous tombions comme des masses quelques minutes après l’extinction des feux, il est déjà 1h du mat.

Le lendemain, nous avons juste le temps de prendre le petit-déj avant de sauter dans un taxi pour l’aéroport, d’où nous nous envolerons pour Manille.





Semporna – Tawau

3 10 2011

Semporna, sympathique bourgade (quoiqu’un poil trop touristique à cause de la plongée) s’offre à nous en début d’après-midi. Nous traversons ce gros village à pieds (en remarquant au passage que malgré sa taille modeste, il y a un KFC, nous sommes toujours bien en Malaisie) jusqu’au Dragon Inn Floating Hotel qu’Orianne nous a conseillé. L’hôtel est d’un kitsch 100% assumé et plutôt bien équipé (A/C, eau chaude et même une TV). Le fait qu’il soit sur pilotis lui confère un charme supplémentaire et les terrasses omniprésentes sont enfin l’occasion pour nous d’essayer nos hamacs. Après test, nous ne regrettons pas l’achat une seule seconde. L’hôtel a beau être propre et le personnel sympa, ça n’empêche pas leur cuisine d’être absolument abjecte (comment peut-on foirer un nasi goreng?) et après une ballade digestive évidemment plus longue que prévue, nous allons réserver notre journée snorkelling du lendemain chez Uncle Chang. Ce dernier est une espèce de despote éclairé de la plongée qui règne avec une main de fer et une propagande quasi-Staliniste sur son business florissant. C’est aussi le moins cher et c’est bien là l’essentiel pour nous.

Au petit matin, nous rencontrons un couple de Catalans qui nous accompagnera pour la journée sur l’île de Mabul. Ils font plus ou moins le même tour que nous et en sont à 6 mois dans les godasses. Nous sympathiserons après la première plongée à Kopalai, qui nous rappellera qu’observer le monde sous-marin est toujours fascinant. Nous verrons entre autres une raie bleue et jaune, des crabes d’une taille qu’on ne voit jamais dans nos assiettes et quelques poissons clowns batifolant dans les anémones. La pluie si agréable qui nous rafraichissait pendant nos barbotages l’est nettement moins dans un bateau lancé à 50 nœuds et nous frigorifie jusqu’à la moelle. De plus, elle s’invite pendant quelques heures et nous décidons de zapper la deuxième plongée de la journée (nous serions de toutes façons les seuls à y aller) pour discuter politique catalane et non-politique belge. Après le lunch, nous attendons que les plongeurs (comprenez les vrais plongeurs, nous ne sommes que snorkellers et n’avons pas encore socialement basculé) reviennent et prennent à leur tour un repas qu’on imagine bien mérité. Une fois tout ce petit monde rassasié, nous repartons pour une ultime (et nettement moins intéressante) plongée à 200 mètres de là où nous nous trouvons. Ici, beaucoup moins de poissons inédits à observer et nous soupçonnons les courants chauds dans lesquels nous passons d’être en fait le contenu des toilettes des bungalows voisins. A peine avons nous eu le temps de nous servir notre 58ème thé de la journée (il est gratuit et on abuse légèrement) que le bateau nous ramenant à la terre ferme est déjà amarré. Le retour sera particulièrement fun grâce à un pilote qui poussera l’esquif dans ses derniers retranchements (60 nœuds) qui le fera littéralement décoller à chaque vague. Nous terminerons la journée par une pizza et une bière au repaire des plongeurs, promesse d’une bonne nuit. Bref, une journée bien remplie, il était temps.

7h, la réceptionniste de l’hôtel nous indique que les bus pour Tawau, ville où nous devrions enfin obtenir notre visa Indonésien, démarrent depuis le centre névralgique de Semporna, à savoir (quelle surprise) le KFC. Nous embarquons dans un minibus et arrivons vers 14h30, ce qui nous laisse 30 minutes pour trouver le consulat. Pas de chance, il a déménagé mais nos pérégrinations nous offrent néanmoins une belle ballade dans la campagne. Nous irons donc le lendemain (un vendredi mais ici les visa sont apparemment délivrés le jour même) et prendrons un ferry lundi pour l’Indonésie. C’était sans compter sur l’anniversaire du premier ministre qui tombe évidemment le lendemain et qui est fort logiquement un jour férié légal. On commence à croire que Kalimantan ne veut pas de nous et nous devrons donc passer donc le weekend à Tawau, qui de prime abord est plutôt légère en activités et attractions.

Nous y resterons 5 jours au total et les gens d’abord intrigués par notre présence, font vite de s’y accoutumer et à la fin du séjour, on fait carrément partie des meubles. Les vendeurs de clopes importées illégalement (depuis l’Indonésie ou les Philippines) nous gardent des paquets de Marlboro de côté et les serveuses jumelles du resto local nous ne demandent même plus ce que nous voulons boire avec nos plats. La population locale parle difficilement anglais mais elle est extrêmement attachante, ce qui fera passer ces 5 jours en un éclair. Nous visiterons quand même 2 parcs nationaux durant notre séjour, le Taman Bukit Tawau, où nous marcherons des heures trempés jusqu’à l’os pour voir une chute d’eau assez impressionnante et des sources de souffre aussi odorantes qu’anecdotiques. Niveau faune, il est assez pauvre: nous ne verrons que les traditionnels macaques essayant de voler de la nourriture où ils peuvent et feront notre première rencontre avec cette sympathique bestiole qu’est la sangsue. Le deuxième est le Taman Bukit Gemok, qui après une petite heure de marche jusqu’au sommet (Bukit veut dire colline), offre une vue panoramique sur Tawau et ses environs depuis un réseau de ponts suspendus à 230 mètres du sol. Durant la descente, quelques gibbons atterriront à quelques mètres de nous (ils se sont probablement laissés tomber d’un arbre) et nous verrons quelques Hornbills se bagarrer. Pour info, un Hornbill est une espèce de toucan avec une énorme corne rouge sur le bec qui ressemble à un piment. Nous en avions déjà vu sur l’île de Pangkor mais ceux-ci ne jouent assurément pas dans la même cour, leur l’envergure dépassant amplement le mètre.

Lundi, nous sommes au taquet pour aller au consulat. Une heure et demie plus tard, nous sortons enfin avec ce foutu visa. Nous rencontrons des backpackers français à la sortie et partageons un taxi pour revenir en ville. Nous les rencardons sur notre hôtel et passerons une dernière nuit dans le Sabah avant d’embarquer sur un ferry pour Tarakan, porte d’entrée de la partie Indonésienne de l’île, à bord duquel nous retrouverons Nico & Andreea, les français rencontrés la veille qui en sont à leur deuxième semaine de voyage sur l’année qu’ils se sont eux aussi octroyé.





Kota Kinabalu – Sandakan

3 10 2011

Air Asia oblige, notre vol a 1h30 de retard et nous arrivons donc à Kota Kinabalu avec 3 bonnes heures de retard sur notre planning. Moyennant 5 Ringgit, nous sommes pris en charge par une bande de touristes malais qui, ayant probablement pitié de nous, demandent à leur chauffeur de s’arrêter. A moins que ce soit pour exercer leur anglais sur le reste du trajet, qui avoisine les 5km (alors que nous en avons déjà 3 dans les pattes). Cela nous permet, une fois n’est pas coutume, d’arriver secs au Rainforest Lodge, hôtel un chouia cher mais qui propose des tarifs dégressifs.

Nous émergeons sans effort vers 14h pour cause de confort excessif du matelas. Ce dernier est purement et simplement le meilleur sur lequel nous ayons dormi depuis 8 mois (futons exclus). Tant et si bien que nous resterons 4 nuits à Kota Kinabalu, ville légèrement morte où il n’y rien à voir ni à faire de très constructif à part descendre des Gin-Tonic. Le jour avant notre départ, nous commençons (déjà!) à planifier notre itinéraire sur Bornéo et essuyons notre deuxième revers à l’embrassade Indonésienne. Rappelez-vous notre première escale à Kuala Lumpur, où l’accès à l’ambassade nous a purement et simplement été refusé à cause de nos bermudas jugés trop courts par la sécurité. Ici, nous avions prévu le coup (jeans, t-shirts à manches longues et chaussures) mais vu que nous avons perdu le compte des jours, nous arrivons un vendredi et il nous faudra attendre lundi pour récupérer le précieux visa accolé à notre passeport. Nous décidons que 4 jours de glande dans une ville aussi intéressante que la biographie officielle d’Hervé Villard sont amplement suffisants et arrêtons les frais.

Le lendemain, nous prenons le premier bus pour Sandakan en ayant préalablement envoyé un email pour réserver un trek 2 jours/1 nuit dans la forêt vierge. Nous arrivons à Sandakan la nuit tombée et marchons 4km sur les 5 nous séparant du centre. Ici encore, un sympathique local (nous apprendrons par la suite que c’est probablement le seul) à pitié de nous et nous dépose sur la jetée, où nous trouvons un hôtel bon marché qui offre air conditionné, eau chaude et 5 films en prêt par nuit. Après un rapide tour de la ville, nous comprenons mieux pourquoi ils proposent autant de films. L’attraction majeure de la région est le centre de réhabilitation d’orang-outangs de Sepilok, situé à une vingtaine de kilomètres et l’attraction principale de la ville tient en 3 lettres: KFC. Tous les backpackers que nous avons rencontré nous ont formellement déconseillé le centre de réhabilitation, qu’ils résument à un cirque-zoo d’orang-outangs plutôt triste à voir. De plus, nous attendons une réponse pour un trek où nous devrions voir les bestiaux dans leur habitat naturel.

Vous l’avez certainement vu venir, nous passerons quelques jours à rattraper notre retard cinématographique en attendant une réponse qui n’arrivera jamais. Nous décidons donc de partir sans plus attendre à Semporna, où nous devrions pouvoir aller faire un peu de snorkelling sans avoir à réserver 2 semaines à l’avance…





Transit

7 09 2011

Retour à Singapour, nous passerons la nuit dans la même guest-house qu’à notre premier passage mais aurons le luxe suprême d’occuper la dernière chambre double disponible et ce, pour 10 malheureux dollars « singapouriens(?) » supplémentaires (soit 6€). Nous changerons pas l’équipe gagnante de la fois précédente pour le dîner (Burger King/Hoegaarden) et après une petite ballade sur les quais, nous retournons passer l’une des nuits les plus reposantes depuis le Japon. Ce qui est d’ailleurs étrange car nous sommes dans « Mosque Street » (Rue de la Mosquée) mais n’entendrons pas le muezzin une seule fois.

9h30, nous nous mettons en route pour Queen Street Station, la gare opérant les bus pour la Malaisie. Après le passage habituel des douanes qui attaque la 16ème page de nos passeports et quelques heures de route, nous arrivons de nouveau à Melaka. Histoire de ne pas refaire tout comme lors de notre dernière visite, nous changeons d’hôtel (quelle folie). Nous y resterons 2 jours, durant lesquels Ben cherchera désespérément une tondeuse pour se débarrasser de sa barbe qui le rapproche chaque jour un peu plus de Léopold 2. En vain. Nous en profitons aussi pour envoyer un petit colis, bref, rien de bien transcendant.

De retour à Kuala Lumpur, nous irons boire un verre avec Orianne, la volontaire française que nous avions rencontré quelques mois auparavant sur l’île de Pangkor. Cette dernière revient tout juste d’un court séjour en France pour les vacances et s’apprête à fêter comme il se doit le départ d’Etienne, son colloc et amoureux qu’elle ne retrouvera que dans 8 mois. Ben trouvera enfin de quoi se raser et la soirée sera calme, nous profiterons du wi-fi du Village, sympathique auberge peuplée de backpackers pathologiquement incapables de vous renvoyer votre bonjour ou de tenir une conversation. Bref, nous mettons le blog à jour, imprimons nos boarding passes et tuons le temps nous séparant de notre vol pour Bornéo (excuse à peine dissimulée pour le fait que nous n’ayons pas pris de nouvelles photos). Et dire qu’on va devoir refaire ce trajet une troisième fois en revenant des Philippines…





Kuala Lumpur

19 07 2011

Les transports malais étant ce qu’ils sont, nous arrivons 1h30 après Orianne et Etienne, qui pour rappel, sont partis 30 minutes après nous. Nous les retrouvons à la gare centrale de KL qui, une fois n’est pas coutume, est un gigantesque centre commercial. Après un petit arrêt dans un resto Indien, nous reprenons un métro vers leur appart. La station où nous nous arrêtons est perchée au-dessus d’une rivière salement mousseuse et odorante qui ferait passer la Meuse pour le fleuve le plus propre d’Europe. Nous marchons quelques mètres et nous arrivons au pied du gigantesque immeuble où ils habitent. 16 étages plus haut, nous découvrons leur petit chez-eux qui est tout sauf petit. Nous disposerons d’une chambre avec salle de bain et toilettes privatives, bref, le luxe! Nos hôtes partant au turbin relativement tôt, nous irons nous coucher juste après avoir posé nos sacs et fumé une petite cigarette en contemplant la vue impressionnante de la ville que seul un balcon situé au 16ème peut offrir.

Au petit matin, nous n’entendons pas Orianne & Etienne partir mais nous levons néanmoins de bonne heure pour découvrir la capitale. La station de métro idéale pour ce faire est Masjid Jamek, qui la plus vieille mosquée de la ville. Superbe bâtiment d’un intérêt relatif, nous partons vers les fameuses Petronas Twin Towers. Nous traversons Little India, qui n’a jamais aussi bien porté son nom qu’ici et d’autres quartiers où fleurissent églises catholiques et presbytériennes. Nous nous repérons à l’aide des tours jumelles pour arriver finalement à leurs pieds. Elles n’accusent pas leurs 10 ans et sont tout simplement majestueuses. Quelques 88 étages répartis sur 450 mètres de haut, impressionnant. Nous ne monterons pas sur la passerelle les reliant à 250 mètres du sol car le spectacle est selon beaucoup assez décevant et puis, à quelques jours de notre arrivée au Japon, un sou est un sou. Nous flânerons en ville le reste de la journée en nous réfugiant de temps en temps à l’air conditionné des galeries marchandes. Il n’y a pas grand chose à voir ici, la ville est assez moderne et les vestiges du passé se comptent sur les doigts d’une patte de poulet. Nous retrouvons nos hôtes vers 18h pour un petit apéro que nous avons préparé en leur honneur et passons la soirée à discuter si bien que le seul repas que nous pourrons encore trouver vers 22h est un menu Big Mac au McDo d’à-côté. Nous nous coucherons peu après non sans avoir échangé nos coordonnées et promis de passer leur faire un petit coucou sur le chemin du retour.

Le lendemain matin, nous profitons une dernière fois de la connexion internet pour fixer un rendez-vous à Vincent, un liégeois habitant à KL depuis bientôt 15 ans. Il s’agit d’un collègue d’un ami des parents de Ben. Nous partons ensuite vers Chinatown, le fief des guesthouses bon marché où nous trouvons facilement celle que Mum nous avait recommandé pour ses matelas dépourvus d’acariens et autres bestioles. Pour payer notre vol pour Tokyo encore moins cher, nous avons sélectionné la catégorie de bagages pesant moins de 20 kilos. Aussi, nous devons nous délester de quelques menues affaires (sacs de couchage, notamment) pour être vraiment sûrs de ne pas devoir payer un excédent. Après un bref passage à la Poste, nous flânerons dans Chinatown, qui avec son Central Market et ses rues blindées de vendeurs de souvenirs, n’a rien à envier au côté agaçant de Bangkok bien que les vendeurs en questions soient ici beaucoup moins insistants. Nous nous mettons ensuite en route vers l’embassade d’Indonésie qui délivre des visas de 2 mois alors que sur place, nous ne pouvons en obtenir qu’un seul. Double-pas de chance, les prix ont augmenté (nous n’avons donc pas assez d’argent sur nous) et surtout, nous sommes en bermuda/tongs et l’accès à l’ambassade nous est carrément refusé pour ce style vestimentaire outrancier. Pour faire court, on ne restera qu’un mois en Indonésie… Vers 18h, nous rencontrons Vincent avec qui nous allons manger (Indien, bien sûr). C’est un bon liégeois jovial comme on en voit de moins en moins à Liège. Il est d’un enthousiasme naturel et a le cœur sur la main. Nous irons boire quelques bières (belges, bien sûr) en sa compagnie et passerons un agréable moment. Il nous apprendra d’ailleurs que l’Awex offre des bières gratuites tous les premiers jeudis du mois dans ses locaux de KL. Nous essayerons donc de revenir à la bonne période! Sur le chemin du retour, il nous déposera près des Twin Towers afin de faire quelques photos vu qu’elles sont encore plus impressionnantes la nuit. Superbe!

Dernier jour à KL, nous passerons la matinée dans les transports en commun (métro, train, bus) afin d’arriver à l’aéroport LCCT « Low Cost Carrier Terminal » (situé tout de même à 76km de KL). En effet, notre terminal n’est pas situé dans le magnifique aéroport que nous avions vu maintes fois en photo. Ici aussi, on ne mélange pas torchons et serviettes. Nous prenons les devants en achetant quelques paquets de cigarettes et embarquons pour le pays du soleil levant.





Pulau Pangkor

7 07 2011

Nous débarquons à Pangkor Town. Sous ce nom pompeux se cache en fait un village de pécheurs assez sympathique. Nous acceptons l’offre d’un chauffeur de minibus rose qui nous propose une guest-house pas chère de l’autre côté de l’île. Une fois nos sacs posés, nous faisons la rencontre de Veronica, 59 ans, légèrement obsédée par les sacs plastiques et le Muesli (que nous avions déjà croisée à Georgetown) et Lizzie, notre âge, fièrement sobre depuis 5 jours. Malheureusement pour elle, sa faible volonté et notre présence va considérablement changer la donne. Elle sera d’ailleurs l’instigatrice d’une « opération-bière » vu que la supérette du coin est fermée depuis longtemps. Grâce à la voiture de Joe, un musicien local comme en fait plus, nous partons à l’autre bout de l’île nous ravitailler chez des chinois qui sont tous dans un état proche de l’Ohio mais qui n’en oublient pas moins le sens des affaires. Lizzie nous avait prévenu que quand elle commence, elle ne sait pas s’arrêter et donc nous attendrons vaillamment une hypothétique ouverture de la supérette jusque 7h du matin pour un ultime ravitaillement. Cette dernière ouvrant à 9h, nous regagnerons rapidement nos lits respectifs.

Debouts à 16h, nous croisons Lizzie et Mum (le petit surnom affectueux dont nous affublons Veronica) sur le chemin de la plage. Nous les rejoindrons dans la soirée pour partager les plats de « l’admirateur secret » de Lizzie, un vieux malais qui lui a apporté ce qui s’apparente aux restes de la semaine. La plupart d’entre eux sont juste infâmes mais celui à base de poisson fera l’unanimité chez les chats du quartier. Après quoi nous briefons Lizzie qui s’en va le jour suivant pour les Cameron Highlands (comprenez qu’on a essayé de l’en dissuader).

Le lendemain et malgré nos recommandations, Lizzie s’est bel et bien fait la malle dans la matinée selon la gazette locale Mum. Nous louons un kayak à « Jimmy de chez Watersports » pour découvrir les plages et îles environnantes. Nous ne rencontrerons qu’un groupe de pécheurs et 3 gosses équipés de masques et tuba sur la journée, le dépaysement total. Bien que toutes ces plages soient paradisiaques et isolées, il y a quand même un revers à la médaille, elles sont très sales. Les déchets balancés en mer depuis un peu partout aux alentours doivent principalement échouer sur ces plages, ce qui est assez triste à voir. Nous nous arrêtons au resto habituel sur le chemin de la guest-house après le coucher du soleil, pour notre désormais traditionnelle omelette (le plat le moins cher au menu). Une fois rentrés, la fatigue se fait bien ressentir et nous irons nous coucher de bonne heure après une partie de cartes où les anglais semblent être particulièrement en veine.

Nous nous imposerons un programme de dingue pour les jours suivants à savoir plage-glande-bouquin. De superbes « hornbills » viendront nous tenir compagnie avant l’arrivée des singes friands des sacs plastiques de touristes distraits et les soirées se résument à un brin de causette autour d’une bière. Une soirée sera néanmoins bien trop calme, les autres étant partis en ville pour aller chercher de l’alcool, ils seront sur les rotules en rentrant et bien que nous ayons acheté du tonic, nous n’aurons même pas une larme de gin à mettre dedans. Nous décidons alors d’aller nous-même en ville le jour suivant histoire de leur apprendre les bonnes manières.

Mum nous accompagnera en ville, d’où elle prendra un ferry puis un taxi jusqu’au supermarché le plus proche. Elle a finalement cédé à son irrépressible envie de Muesli. Nous partageons un minibus et trouvons facilement du gin dans les magasins chinois mais pas l’ombre de tabac non-aromatisé, nous devrons donc fumer des « vraies » clopes bien chères ou du tabac à la vanille pour le reste du séjour. Nous rentrons à pied jusqu’au bercail soit 6 kilomètres en bord de plage et à travers jungle où nous rencontrerons quelques singes d’une paresse telle qu’ils ne bougerons même pas alors que nous leur passons sous le nez avec nos sacs plastiques pourtant bien bruyants. L’américain a cédé sa place à un couple de tchèques en lune de miel qui nous ferons goûter leur alcool local au nom imprononçable après quelques gin-tonic. Même la doyenne se laissera aller à prendre un verre, l’euphorie du Muesli, probablement.

Nous nous levons au petites heures pour notre avant-dernier jour de plage afin d’en profiter au maximum. Nous ne ferons pas grand chose ce jour-là mais une fois rentrés à l’hôtel, nous rencontrons Orianne et Etienne, deux français volontaires à Kuala Lumpur, qui viennent passer un weekend tranquilou loin de la capitale. Après un petit gueuleton, ces derniers nous apprennent qu’ils rentrent dimanche soir et se proposent de nous héberger vu que Kuala Lumpur est notre prochaine destination. Super sympa, nous resterons donc un jour supplémentaire!

Après avoir fait nos adieux à tout le monde et laissé un « cadeau » à Mum (une dizaine de sacs plastique qui seront finalement volés par un singe) nous réglons la chambre. Le truc bien quand on reste une plombe au même endroit, c’est que le réceptionniste se trompe facilement sur le nombre de nuits. Bref, nous économisons une belle somme et sautons dans le premier minibus (toujours rose) pour l’embarcadère où nous retrouvons Orianne et Etienne. Ces derniers ayant déjà leur ticket retour et le bus en question étant plein, nous prenons le premier bus en partance pour la capitale en espérant les retrouver sur place…





En route pour Pangkor

25 06 2011

Finalement, nous ferons plusieurs arrêts sur la route de Pangkor; Taiping, Ipoh (comme prévu à la base) mais aussi quelques villages des Cameron Highlands puisque nous avons tout le temps avant notre vol pour le Japon prévu le 7 juillet.

Taiping 

Charmante petite bourgade où l’équilibre religieux semble être parfait. Dans d’autres villes, nous avons clairement eu l’impression que soit l’Islam, soit le Bouddhisme prenait le dessus sur les autres minorités (à savoir le christianisme et l’hindouisme) mais ici il n’en est rien. Toutes sont fortement représentées et tout le monde se retrouve peu importe ses convictions pour boire un pot au café du coin au coucher du soleil. Encore plus incroyable, cette ville n’est pas touristique du tout (nous ne croiserons ici aucun occidental) et malgré cela, les autochtones ne nous dévisagent pas comme des phénomènes de foire. Nous mangerons là aussi des satays aussi succulents que gras et un popiah à tomber par terre. Pour info, un popiah est un über-rouleau de printemps qui fait passer les loempias de nos friteries pour de vulgaires zakouskis. La nuit passée au « Wonderful Motel » (véridique) sera la meilleure depuis longtemps et nous serons d’attaque aux petites heures pour prendre le premier train pour Ipoh.

Ipoh

L’imposante gare que les locaux appelent le Taj Mahal nous accueille à notre descente du train en même temps que les chauffeurs de taxi, ça faisait longtemps mais ils ne sont pas bien difficiles à décourager. Nous trouvons facilement l’office du tourisme (en même temps il est renseigné par des panneaux de 20m2) et les employées nous fournissent 2 itinéraires sillonnant la vieille ville. Nous partons à l’assaut de ces vieilles bâtisses témoignant du passé glorieux de la ville et serons bien vite déçus. Elles sont peut-être magnifiques en sépia sur les dépliants, c’était sans compter le goût douteux pour la décoration que les malais ont probablement hérité des Indiens. Bleu pâle, rose, jaune fluo, vert anisé, tout se mélange dans un pot-plus-que-pourri architectural relativement indigeste. Nous avalons un rapide dîner et allons réserver nos tickets pour les Cameron Highlands, que nous voulions pourtant éviter afin de ne pas être déçus après le Népal et le Nord du Vietnam.

Cameron Highlands

Nous arrivons vers 14h à Tana Ratah, un des 3 principaux villages des Cameron Highlands. Le décor est planté, ici, pas de minorités ni de délicieux restaurants locaux à l’hygiène douteuse, c’est Starbucks, KFC et salons de thé « upper-class ». Nous tenterons d’emprunter les chemins de trekking indiqués sur notre carte mais ceux-ci se résument à des traces de bottes en pleine jungle. Nous en trouverons toutefois un praticable (sur 7!) et marcherons quelques kilomètres pour rejoindre Beringchang, un autre village qui est un peu moins touristique mais qui ressemble quand même à une grosse station de ski hors saison. Nous prenons un raccourci pour rentrer à Tana Ratah en coupant à travers le si luxueux parcours de golf 18 trous où s’essaient de riches chinois qui tiennent visiblement un club pour la première fois. Aussi surréaliste que ça puisse paraître, nous mangerons une fricadelle dans un café hollandais avant de rentrer faire nos sacs à l’hôtel. Bref, si vous voulez voir la déforestation « Petronas-style », d’énormes cultures de fraises à la limite de l’industrie et la mondialisation à son apogée, l’endroit est fait pour vous.

Le lendemain 11h, nous apprenons que le bus pour revenir à Ipoh coûte 19 ringgit et démarre à 15h. Un taxi local qui doit se rendre à Ipoh nous propose d’y aller immédiatement pour 20 ringgit. Nous flairons l’embrouille mais il n’en fut rien, les gens sont vraiment honnêtes ici et le Vietnam nous a laissés un peu trop paranos. Cerise sur le gâteau, après lui avoir confié que nous souhaitons nous rendre sur Pangkor, le chauffeur nous dépose directement à la bonne gare routière sans demander un ringgit de plus. Le bus-sauna qui semble fièrement exhiber ses 40 ans d’âge démarre 10 minutes plus tard pour Lumut, d’où nous prendrons le ferry le moins cher de l’histoire (10 ringgit aller-retour soit 2€).