Après 22 inter et surtout minables heures à Dubai la moche, nous sommes finalement arrivés à destination! Dubai la moche car oui, c’est laid. ça ressemble à un terrain vague de la taille de Bruxelles avec juste la tour Madou et la tour Belgacom à moitié terminées. Pour simplifier, tout est en construction. Ca a quand même un point positif, c’est pas cher. Pas cher du tout même. Les prix pratiqués sont de l’ordre du tiers par rapport à la Belgique pour une majorité d’articles. Après un bref passage au bureau BaByliss Dubai, histoire de rencontrer enfin Charlotte avec qui Colienne travaille et le temps de me raser la tête à coups de E930XE et ses 1 min 34 d’autonomie, nous embarquons non sans mal vers Chennai après avoir visité Bur Dubai, la vieille Dubai qui est beaucoup plus charmante que sa rivale actuelle malgré que nous ne soyons là-bas que de vulgaires portefeuilles ambulants. 5h15 plus tard, nous arrivons à Chennai (au lieu des 3h50 annoncées) et là c’est le coup de chaleur, ça nous change de Dubai et ses 25 degrés max, sa pluie belge qui s’est avérée persistante après 1 an de chaleur incessante selon les autochtones. A croire que nous avons amené la météo avec nous… 38° nous voilà!
Comme tous bon touristes, nous nous sommes fait avoir par un conducteur de taxi pour rejoindre le centre ville (situé à 20 km de l’aéroport) mais la distance et surtout le sommeil que nous n’avons pas trouvé en 3 jours ont eu raison de nos négociations. Bon, ça va paraitre ridicule mais on a payé 7 euros pour parcourir plus de 20 km. Ce qui est carrément honnête en nos contrées, vous en conviendrez.
Pour éviter que le conducteur nous fasse faire la tournée des grand ducs chez ses potes qui tiennent une Guest House, nous prétextons que nous avons réservé à la première mentionnée dans le guide et ce fut une agréable surprise. Bien que modeste et décrépit, cet endroit dégage une réelle atmosphère et le côté ‘auberge espagnole’ nous a immédiatement plu. Mais bien heureusement le moustiquaire était là, contrairement à nos voisins de chambrée australiens qui ont passé « the worst night in history ». Avec un gosse de pas plus de 3 ans, pas évident. C’était sans compter le muezzin appelant les fidèles à 6h pour la prière matinale se trouvant à moins de 60m de notre chambre. Que du bonheur, mais ça va, après nos 15h de sommeil bien méritées nous nous décidons à quitter l’auberge avec tout notre attirail afin de découvrir la ville.
Ce n’est qu’après 4km max de marche à pied que nous nous faisons de nouveau avoir par un conducteur de rickshaw nommé Johnny! A 20 roupie l’heure, qui était au départ de 100r, nous acceptons à nous faire balader dans toute la ville, bien évidemment nous sommes passé par 4 shops où notre Johnny prenait une commission ce qui nous a valut un foulard homme semi Pashmina, semi soie, la belle affaire, je le mettrai si on se gèle vraiment au Népal! Et une découverte des choses typiquement touristiques de la ville nous amenant au fort St George, construit par les anglais aux alentours de longtemps avant maintenant. Et c’est reparti pour quelques km de marche, le long du golfe du Bengale.
Nos pieds et dos ne supportant plus trop le poids de nos sacs à dos, nous cherchons une auberge à bon prix. La première, salle de bain comprise, ventilateur, propres, et même avec la TV, c’est la bonne! Une sieste, des films indiens débiles avec le Chuck Norris local et c’est parti pour une soirée haute en épices. Un plat de riz corsé et un genre de durum poulet, tout aussi hard niveau papilles, nous déambulons dans les rues jusqu’à trouver un bar. Enfin, ça s’y apparente. Ici, vous commandez à l’entrée, vous entrez dans le bâtiment, donnez votre ticket au bar et attendez qu’on vous serve. Voyant nos gueules blanches de touriste, les serveurs nous ont fait attendre le temps de nous trouver une place de choix, enfin deux chaises à l’étage (non-fumeur) à côté de deux quarantenaires aussi sympathiques qu’avinés. Nous vous avions parlé d’arrêter la cigarette durant ce voyage? Et bien comment dire… c’est assez mal parti. Notre consommation à triplé…
Ce vendredi 21 janvier, nous quittons Chennai pour Mamallapuram se situant à 60 km de là. Pas si évident que ça de quitter une grande ville comme Chennai, les gens tellement souriant et heureux de voir des blancs s’empressent pour nous aider, nous toucher, nous serrer la main, se faire prendre en photo (et gratuitement contrairement à Cuba), nous guider (même s’ils n’ont aucune idée d’où ils se trouvent eux-mêmes), nous dire quel bus prendre mais sans réelle précision. On arrive à un arrêt de bus, pas de bol, le bus pour Mamallapuram ne passe pas par ici, il faut aller à l’arrêt suivant. Ok, c’est reparti pour quelques km à pied, avec nos gros sacs sous ce soleil de plomb. Sur la route, un rickshaw nous propose de nous déposer à l’arrêt qu’il faut et cela gratuitement! Bizarre… Il nous semblait bien qu’il nous cachait quelque chose, il veut nous emmener faire du shopping pour avoir ses réductions. Pas question, il nous dépose quelques mètres plus loin à un arrêt de bus. Ouf, on ne s’est pas fait avoir cette fois et on a avancé de pas mal de kilomètres! A l’arrêt, un petit bonhomme nous dit de prendre le bus 27B mais à un autre arrêt dans une rue perpendiculaire, il nous fallait donc traverser la grande avenue!
On vous a déjà parlé de la circulation, du codes de la route méconnu de tous? Voilà, tout le monde roule un peu n’importe comment, mais à gauche (british influence oblige), les deux bandes de circulation se divisent en 4 voire 5, on se dépasse par la gauche, par la droite à l’aide de bons gros coups de klaxon qui signifient pêle-mêle: « attention j’arrive », « fais gaffe, je te dépasse, devine de quel côté » ou encore « bouge toi de là, t’es dans le chemin ». Ca klaxonne à tue-tête dans tous les sens, pour un oui ou pour un non, plutôt assourdissant! Donc traverser une rue est un véritable tour de force comparable à faire son jogging la nuit sur la bande d’arrêt d’urgence de l’E42.
Revenons à nos bus, le 27B n’allait pour finir pas du tout du côté de Mamallapuram, on nous conseil de prendre plutôt le PP19X ou bien le PP19G! Bon, fini de tourner en rond, on se décide alors de se rendre à la « vraie » gare des bus express et on refait tout le chemin inverse, de nouveau à pattes, toujours sous ce soleil de plomb avec la pollution qui commence à nous faire tourner la tête!
Une première gare, réservée au transport d’ouvriers, une seconde, pas de bus pour Mamallapuram… On n’en peut plus, on est sur le genoux. Une petite aubette ‘Police’, c’est la bonne adresse quand vous êtes un peu paumé, on s’est assis tranquillement à l’ombre et le plus bedonnant des deux flics à tout fait pour nous trouver le bon bus. Il a pas mal tourné en rond à son tour mais au moins il parlait la langue. (Le Tamoul, ça a l’air sacrément ardu). On ne le remerciera jamais assez! Il nous trouve le bon bus, qui était en fait le PP19X conseillé plus tôt en faisant un changement à Kovalam. Ah ben oui, si simple.
En route pour 2h de bus, de plus en plus bondé au fur et à mesure des arrêts. Et des arrêts, il y en a… car nous n’avons jamais trouvé la gare des bus express, en vérité!
Nous prenions 4 places pour 2 avec nos sacs, les gens ne semblent pas du tout dérangés de cela, ils poussent un peu les sacs et s’installent comme ils peuvent mais semble quand même bien surpris par leur taille et leur poids.
On arrive à Kovalam, enfin on le découvre bien trop tard, le bus était à nouveau rempli, d’étudiants cette fois, dans leur uniformes chatoyants de couleurs différentes suivant leur degré au collège. Nous arrivons tant bien que mal à nous extraire de là avec l’aide de tous ceux qui se poussent nos sacs vers la sortie et de ceux qui hurlent au chauffeur de s’arrêter. Une super mentalité, j’adore. On trouve presque dans l’immédiat le bus suivant vu que dans ce petit patelin, tous les bus vont à Mamallapuram. Enfin quelque chose de simple!
Ca y est, on est enfin à la bonne destination. Changement de décor, enfin plutôt de population, il n’y a que des européens ici, mais où sont passé tous les hindous? Ont-ils fui la Torremolinos Indienne? Un p’tit gars de pas plus de 14 ans nous accoste et nous guide pour trouver une banque, nous explique un peu la ville, ce qu’il y a à y voir, qu’il est étudiant au collège en sculpture sur pierre, la spécialité de la ville. On le laisse en plan, voulant trouver une auberge et sentant le coup fourré. Il y en a partout mais on se dirige vers celle conseillée dans notre bouquin à 500 roupies la nuit, négociée à 400. Il parait qu’il a une piscine. Chambre modeste, salle de bain laissant toujours à désirer et cadre sympa. Petite promenade dans les ruelles hors des rues touristiques, revoici enfin l’Inde dans toute sa misère… mais à deux pas de la plage.
Le lendemain, lever aux aurores pour voir le lever de soleil sur la plage, 10min trop tard, mais la bonne heure pour voir revenir les coquilles de noix des pêcheurs.
Nous rencontrons Morgan, un sculpteur de nouveau. Décidément, on en trouve autant que de chômeurs chez nous! Il nous sert de guide touristique plutôt insistant mais étant très poli, le moment n’est pas choisi pour lui lancer un « Piss off! » de derrière les fagots. Bref, il ne nous lâche plus d’une semelle, nous raconte un peu l’histoire de toutes ces pierres dont le Krishna’s Butter Ball, site incontournable de Mamallapuram. Temples, mythologie, tout y passe pour au final nous emmener dans son échoppe. Ha! le chacal… On en sort avec un photophore en granite noir négocié non sans mal à moitié prix. Nous sommes de « good bargainers » selon lui. Mouais.
Vu la vétusté de la salle de bains et la qualité de l’eau ici, nous décidons que la piscine (elle existe!) et sa haute teneur en chlore nous servira de baignoire. Nos ablutions sont observées par de jeunes filles plutôt obèses qui viennent fumer le pétard en cachette en draguant l’homme à tout faire de l’auberge qui ne va pas dire non à une petite taffe gratis.
On va rester encore une nuit ici, on s’y sent plutôt bien.
Et vous, comment ça se passe dans le grand Nord!?
Pour les photos, il va encore falloir attendre un peu, la connexion est en carton ici…